Ventes d’armes, lobbying en faveur du très polluant gaz de schiste, radiations à Fukushima. Mais aussi incursion dans la ménagerie du Jardin des plantes et plongée dans les débuts du reggae. Autant d’infos qui auraient pu sembler hétéroclites et indigestes mais qui, passées par le prisme de La Revue Dessinée, sont à la fois agréables à lire et instructives.
Mise à l’honneur au prochain festival d’Angoulême, la BD du réel est joliment incarnée par ce magasine trimestriel. Tous ses reportages relèvent le défi d’être à la fois très documentés et parfaitement accessibles. L’information donnée est claire et les sujets traités variés. Même si les enquêtes les plus pessimistes sont les plus marquantes, cette revue évite la morosité grâce à d’autres documentaires plus légers.
En plus d’une vision pointue de sujets qui traversent l’actualité, ce deuxième tome de La Revue Dessinée nous offre de très beaux partis pris graphiques. Du magnifique échiquier politique sous-tendant la vente d’armes de Kokor à l’utilisation des personnages des Pieds Nickelés pour mettre en scène des barbouzes de la surveillance électronique, chaque histoire fait mouche grâce à son dessin.
Même s’il jamais agréable d’apprendre que la France vendait des systèmes de surveillance à la dictature libyenne ou que le sol de plusieurs régions de France est déjà sous la coupe de foreurs-pollueurs, la mise en image de ces nombreuses nouvelles offre un certain recul. Grâce son esthétisme, elle leur enlève même une part de sinistre.
Bien sûr, tous les sujets ne séduisent pas mais les nombreux styles graphiques évitent tout ennui à la lecture. Finalement, sans s’en rendre compte, on emmagasine un grand nombre d’informations. Que demander de plus à ce trimestriel si ce n'est qu'il se retrouve au pied du sapin ?
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