Règne de la guillotine, secrets du vocabulaire guerrier, dessous de l’ONU ou encore démontage du modèle allemand : le printemps s’ouvre sur les coulisses du monde occidental avec le troisième numéro de La Revue Dessinée. Sur des sujets déjà médiatisés comme sur des thématiques moins connues, le recul offert par le BD reportage nous offre un prisme idéal pour lire l’actualité.
Syrie, jeux olympiques, élections municipales : trois sujets qu’une surmédiatisation a rendus transparents. Pour qu’ils occupent à nouveau notre esprit, il ne leur manquait qu’un traitement différent. Défi relevé par La Revue Dessinée: plutôt que de constater l’immobilité de l’ONU, Karim Lebhour, James et Thierry Martin nous font vivre de l’intérieur la négociation à couteaux tirés qui décidera du sort de la Syrie. Au lieu de nous rabâcher l’éternel « Attention à l’extrême droite, l’abstention les servira ! » Valérie Igounet et Julien Solé ont passé une journée dans une formation des cadres du FN.

Deux sujets parmi d’autres où l’angle de traitement et le recul dû au dessin donnent envie d’en savoir plus. La palette des formats du BD reportage semble infinie. Se métamorphosant sans cesse, le BD reportage s’adapte à chaque sujet. Pour nous faire découvrir l’escrime, l’autodérision de Pochep fait mouche. A la découverte du modèle berlinois, un article démonte le mirage allemand, agrémenté d’illustrations curieusement lumineuses. Quant à l’histoire de la guillotine, elle est retranscrite dans des cases denses, issues de cartes à gratter. Un esthétisme fascinant pour traiter de la peine de mort en France, un choix brillant sans lequel ce sujet n’aurait pu prendre qu’au musée des horreurs.
De l’extrême réalisme à la caricature, La Revue Dessinée réussit à décrire le monde qui nous entoure en surprenant sans cesse. Avec autant de bonnes idées pour croquer la réalité, on lui souhaite de continuer à fleurir et à essaimer !
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