Violette Morris fut la sportive française la plus titrée de tous les temps. Une femme dotée d’une personnalité aussi hors norme que son physique de bûcheronne : homosexuelle au franc-parler exacerbé, on lui a reproché de travailler au service des Nazis. Cette série démonte les clichés et nous propose une autre vision de ce personnage. Dans un récit et un dessin sacrément maîtrisés.
Elle fut un personnage extraordinaire. À tous points de vue. Violette Morris, sportive française la plus titrée de tous les temps, était une armoire à glace normande. Une force de la nature. Un don du berceau. Aussi à l’aise en sport automobile qu’en nage et au lancer de poids, elle a cassé les codes de son époque, l’entre-deux-guerres.
Certains historiens ont voulu la faire passer pour « la Hyène de la Gestapo ». Mais ses liens avec l’Occupant restent obscurs. Tout comme son assassinat, le 26 avril 1944, à bord d’une voiture qui trace son sillon sur une petite route de l’Eure.
Les deux Brestois Kris et Bertrand Galic n’en sont pas à leur coup d’essai dans l’art de revisiter les petites histoires dans la grande. Après Un maillot pour l’Algérie, 7 Athlètes ou encore Nuit noire sur Brest, les deux scénaristes remettent le couvert avec cette série de très belle facture dédiée à un personnage historique totalement hors norme. Quitte à casser les clichés pour mieux nous permettre d’entrevoir la personnalité de Violette Morris. Le récit de ce deuxième tome d’une série qui en comptera quatre, est tout simplement haletant. Il se dévore en deux temps.
Le duo a trouvé un dessinateur à sa mesure avec Javi Rey. Les formes rondes de ses personnages insufflent le réalisme indispensable à toute série historique, tout en conservant la part d’imaginaire qui sied à la fiction. Ce deuxième tome confirme les espoirs du premier : Violette Morris ne pouvait espérer mieux pour conter sa destinée bouleversée et bouleversante.