Actes Sud - l'AN 2

Premier volume de "Révolution", une trilogie sur la Révolution française, "Liberté" ressuscite 1789 en se promenant dans tous les étages de la société. Une fresque grandiose, brassant de multiples personnages et qui totalisera près de 1000 pages. Un livre-événement, par les auteurs d'"Eloi"

Olivier Schrauwen s’est-il vraiment transformé en un personnage de cartoon ? S’est-il fait enlever par des extraterrestres ? Est-il capable d’entrer en dialogue avec les hommes du futur ? Reçoit-il des messages codés dans des enveloppes au petit déjeuner ? Une voix étrangère s’exprime-t-elle par sa bouche ? Le lecteur croira plutôt, avec quelque raison, que ces expériences troublantes et ces existences alternatives ne sont que le fruit de l’imagination en surchauffe d’un auteur qui crée en toute liberté. Avec ce recueil d’histoires entre autofiction et science-fiction (qui reprend Gris, paru en 2011 sous la forme d’un fascicule autoédité), et où le sexe tient une place non négligeable, Olivier Schrauwen se montre plus déjanté que jamais et nous invite à plonger dans le monde coloré de ses alter ego.

Dans cette célèbre bande dessinée créée en 1942, chef-d'œuvre de drôlerie, un petit garçon croit dur comme fer à l'existence de son parrain-fée, une sorte de lutin vantard dont toutes les initiatives se révèlent calamiteuses. Ce volume réunit les deux premières années de parution.

Le Paradis perdu, ce célèbre poème épique écrit au XVIIe siècle, traduit en français par Chateaubriand, n’avait jamais été transposé en bande dessinée, mais on se souvient de la version illustrée par Gustave Doré. Comme l’on sait, l’œuvre de Milton traite de la vision chrétienne de l’homme, évoquant la tentation d’Adam et Eve par Satan puis leur expulsion du jardin d’Eden.

Le dessinateur espagnol Auladell s’y est attaqué en réponse à une commande de l’éditeur barcelonais Minos Digital. Il en résulte une somptueuse fresque de 314 pages en couleur (souvent proche de la bichromie), divisée en quatre Chants : « Satan », « Un Jardin de délices », « Les premiers souvenirs du monde » et « L’épée flamboyante ».

On ne peut qu’être frappé par la puissance visionnaire de l’artiste et admiratif devant son trait tantôt délicat tantôt charbonneux, toujours d’une extrême élégance. Les corps nus évoluent dans des paysages symboliques et les visages s’apparentent à des masques. Les allusions abondent à la mythologie ainsi qu’à la grande peinture. 

Pionnière de la bande dessinée au féminin, l’auteure de Odile et les crocodiles, La Fosse aux serpents, Les Damnés de Nanterre, Tchernobyl mon amour et L’Inscription (parmi près d’une trentaine d’ouvrages) raconte son itinéraire de femme et d’artiste. Elle suit le cours de ses expériences dans l’univers du dessin de presse politique, de la bande dessinée et plus généralement du monde de l’édition.

Ainsi que le dit la préface, son œuvre militante et forte apparaît clairement comme « une œuvre de combat. Parce que Montellier s’est tenue aux côtés des opprimés, des aliénés, de ceux qui ne rentraient pas dans le moule, qui ne savaient comment s’inscrire dans une réalité hostile, et qu’elle leur a prêté son talent. Mais aussi parce que, pour se faire entendre, pour exister comme artiste, sans jamais faire de concession ni flatter les dominants, elle a dû batailler et payer le prix fort. »

Dans le paysage de la bande dessinée autobiographique, ce livre-bilan est sans équivalent : c’est la véritable, incroyable et édifiante histoire d’une dessinatrice dite engagée, qui livre « sa » vérité, sans épargner personne. Ce n’est d’ailleurs pas tout à fait une bande dessinée, mais un récit illustré.

La Reconstitution comprendra deux livres, le premier allant de 1947 au début des années 80, le second des années 90 à nos jours.

Deux acteurs se partagent le même rôle, en alternance. Le soir de la première, celui qui devait jouer étant malade, sa doublure doit le remplacer au pied lever. Son personnage se suicide dans la dernière scène. Le pistolet est chargé pour de bon et... le comédien meurt en scène.

Tel est le début d’une comédie policière originale, dans le monde du spectacle où les suspects ne manquent pas. L’inspecteur Oulibsky mène l’enquête, mais sa femme, Dita, critique dramatique, y est également mêlée de près.

Lucie Lomova suit avec malice et une jubilation communicative les méandres de cette affaire criminelle.

Lauréat du Prix de l'audace lors de la 37^e édition du Festival d'Angoulême pour Alpha... directions, l'auteur allemand revient avec le deuxième volet, tout en bichromie, de son ambitieux projet.

Au carrefour des sciences et de la recherche graphique, ce livre mêle cosmogonie, histoires des arts et prospective, et dévoile ses secrets en proposant plusieurs pistes de réflexion sur nos civilisations.

1842. Une frégate française revient de Nouvelle-Calédonie. A son bord, le naturaliste Pierre Delaunay, et un jeune pêcheur kanak prénommé Eloi, son sujet d'étude. L'album conte l'histoire de ce jeune homme dans l'univers clos de la frégate, échantillon concentré et exacerbé de l'Europe du XIXe siècle.

Ce volume rassemble les bandes quotidiennes parues entre 1943 et 1945 de la série culte Nancy, connue en France autrefois sous le titre Arthur et Zoé.

Howard Philips Lovecraft (1890-1937) est un écrivain américain reconnu comme un maître de la littérature d'épouvante. Il est, avec Poe et Stevenson, l'un des écrivains les plus adaptés au cinéma et en bande dessinée. Après Breccia et d'autres, le néerlandais Erik Kriek s'attaque ici à mettre en images cinq de ses contes parmi les plus célèbres, écrits entre 1917 et 1932 : Je suis d'ailleurs, La couleur tombée du ciel, Dagon, L'invisible et Le Cauchemar d'Innsmouth.

Il relève la gageure d'un fantastique fondé sur des évocations de monstres innommables et indescriptibles, de terreurs sans nom. Il a choisi un graphisme qui ne fait pas mystère de sa filiation avec les fameux EC comics américains des années 1950. Kriek s'impose incontestablement comme un maître du récit de genre et nous procure des frissons délicieusement rétro.

Las Rosas est un village de caravanes regroupées autour d´une station-service, perdu quelque part à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, on ne sait pas au juste de quel côté. Las Rosas est un village de femmes : le shérif du comté est le seul homme adulte autorisé à y pénétrer. La principale distraction consiste à suivre les péripéties sentimentales des tele-novelas, feuilletons télévisés à l´eau de rose. La nouvelle arrivante s´appelle Rosa : elle a des origines indiennes, un look de punkette, à peine 20 ans et un bébé dans le ventre. Elle a accepté de suivre le shérif à Las Rosas. Mais la jeune femme a ses secrets, et le village a les siennes... Il est beaucoup question de menaces de mort, et d´un certain Angel, un jeune homme trimballé de centres de détentions en maisons de redressement, en passant par différentes cliniques psychiatriques. Sous le soleil du désert, les passions ne demandent qu´à s´exacerber et peuvent devenir meurtrières... Ce « western tortilla à l´eau de rose » est le troisième livre d´Anthony Pastor. On y retrouve sa virtuosité graphique, son sens aigu de la dramaturgie, sa manière très personnelle d´installer un suspense par petites touches. Contrairement aux deux albums précédents, Las Rosas rompt avec le système des deux cases par page et du texte off, au profit d´un découpage « BD » traditionnel. Pastor aime toujours autant jouer avec la lumière mais il a changé d´instrument et son dessin va désormais à l´essentiel. Las Rosas est un récit touffu qui se déguste lentement, un roman graphique choral et fascinant ; assurément l´oeuvre d´un grand auteur désormais en pleine possession de ses moyens. En même temps que sort Las Rosas, Ice Cream est réédité dans un nouveau format et avec une nouvelle couverture.

Un petit village de montagne, en hiver. Barnabé, le bûcheron, est tué par un ours. Ce dernier le dépouille de sa peau, s´en revêt et adopte également les habits du défunt. Quand il pénètre dans le village, personne ne remarque la substitution. Cependant l´ours manifeste rapidement une vive attirance pour les villageoises, qui ne sont pas non plus insensibles à sa mâle puissance. Il en résulte que les hommes sont cocufiés l´un après l´autre. Personnage mutique et taciturne, le faux Barnabé devient le révélateur de conflits longtemps tus, auxquels il ne comprend pas grand-chose... Ancien élève de l´École des Arts décoratifs de Strasbourg, Vincent Sorel signe une fable intemporelle, cocasse et pleine de charme, dessinée dans un style qui rappelle celui de l´école du New Yorker. Ce récit charrie des échos des temps anciens (l´époque mérovingienne), quand l´ours était considéré comme le roi des animaux et était sexuellement très valorisé parce qu´on le tenait pour le seul animal à pratiquer le coït avec sa partenaire de face, comme l´homme.

Cette édition intégrale en un volume met enfin à la disposition du public français un newspaper strip culte du début des années soixante. Sam´s Strip a la particularité d´être une bande dessinée qui a la bande dessinée pour sujet principal. Le protagoniste, Sam, n´a pas d´autre activité que celle d´être un héros de comics. On le voit s´inquiéter du courrier des lecteurs et de sa popularité, réfléchir sur la mécanique du gag, apostropher ses auteurs, fréquenter d´illustres confrères tels que Popeye, Blondie ou Krazy Kat. Le fonds de commerce du strip est l´autoparodie. Bande dessinée réflexive et conceptuelle, donc, qui, par sa modernité, décontenança le public de l´époque - tout en divertissant beaucoup les professionnels. Avec son dessin simple et efficace, ses trouvailles multiples, ses clins d´oeil constants, Sam´s Strip n´a pas pris une ride et est probablement plus en phase avec l´esprit de notre époque post-moderne. Cette édition est accompagnée d´un appareil critique facilitant le repérage et la compréhension des multiples références dont la série est truffée, tant à l´histoire de la bande dessinée qu´à l´actualité. Écrit par Walker avec l´aide de Dumas, dessiné par Dumas, lettré par Walker, Sam´s Strip parut d´octobre 1961 à juin 1963, distribué par le King Features Syndicate.