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Plus de dessin de presse au New York Times

Patrick Chappatte, dessinateur de presse pour le New York Times depuis plus de 20 ans, a été particulièrement affecté par la suppression du dessin de presse dans ce journal.

Suite à la polémique sur la caricature faite par Antonio Moreira Antunes dans le New York Times, jugée antisémite, le célébrissime journal étasunien a décidé de supprimer définitivement le dessin politique de ses parutions quotidiennes. Absent de la publication destinée aux États-Unis, le dessin de presse avait intégré chaque numéro de l’édition internationale en partie grâce au travail acharné de Patrick Chappatte à cet effet depuis plus de 20 ans.

La caricature qui a déclenché la polémique

La caricature qui a déclenché la polémique
© Antonio Moreira Antunes, New York Times, 2019

Plusieurs artistes comme Plantu, Creseveur ou encore Soulcié ont réagi en partageant sur les réseaux sociaux des caricatures traitant de la censure et de la condition des dessinateurs. Plutôt que par un dessin, Chappatte a préféré exprimer son désarroi dans un long post en anglais sur son blog, dont une traduction a été faite par le journal Le Temps. Le caricaturiste suisse y raconte son parcours dans la presse étasunienne, sa difficulté à convaincre le New York Times de faire du dessin de presse face à des éditeurs affirmant « Nous n’avons jamais eu de caricatures politiques et nous n’en aurons jamais » jusqu’à sa publication dans les pages internationales du journal en 2013.

© Plantu, 2019

Il exprime l’importance de qu’avait la représentation du dessin de presse international au New York Times, estimant que « cela avait un sens, pour un journal américain qui se veut influent dans le monde » et dénonce l’influence négative des effets de foule sur les réseaux sociaux : « Cela oblige les éditeurs à prendre des contre-mesures immédiates, paralyse toute réflexion, bloque toute discussion. Twitter est un lieu de fureur, pas de débat. » Il conclut cependant avec une note d’espoir pour la forme artistique étant donné que « Jamais le pouvoir des images n’a été aussi grand ».


© Marco de Angelis, Courrier International, 2019

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