L'année qui s'achève a vu disparaître plusieurs figures majeures de la bande dessinée, des artistes qui ont marqué de leur empreinte le neuvième art. Qu'ils aient été maîtres du trait, conteurs d'histoires inoubliables ou explorateurs de nouveaux horizons graphiques, ces auteurs laissent derrière eux une œuvre qui continue d'inspirer lecteurs et créateurs. Retour sur ces parcours singuliers qui ont enrichi notre imaginaire collectif et fait rayonner la BD bien au-delà de ses frontières.
Le premier mai 2025, Jackson « Butch » Guice nous quittait, victime d’une pneumonie. Il avait 63 ans et, derrière lui, une carrière très impressionnante dans les comics.
Alors qu’il débute en 82 chez Marvel sur les Micronauts, une série qu’il va marquer par le dynamisme de son trait, Guice se fait encore appeler "Butch". Son dessin, assez influencé par celui de Michael Golden, est gracieux, expressif et frais. Il se fait progressivement remarquer par la maîtrise de son storytelling et l’énergie qui marque ses premiers travaux. En parallèle, il n’hésite pas à aller voir aussi du côté des petits éditeurs indépendants qui proposent alors aux artistes reconnus de se faire un peu la main sur leurs persos maison. En 84, à l’occasion d’une minisérie sur Indiana Jones, il adopte définitivement son vrai prénom comme signature et pousse son dessin petit à petit vers une approche plus réaliste qu’il va définitivement entériner sur Swords of the Swashbucklers en 85.

Jackson "Butch" Guice sur la couverture du Marvel Age #3 de Juin 1983
© Marvel Age
Très vite, Guice multiplie les collaborations à succès, sur New Mutants, X-Factor, tout en entrant chez DC où il reprend The Flash avec son ami Mike Baron, en 87. Les années 90 et 2000 continuent sur la même lancée, il alterne des collaborations chez Marvel (Nick Fury, Captain America, The invaders…) et DC (Action Comics, Birds of Prey…) tout en gardant son lien vers les indés (Eternal Warrior chez Valiant, Ruse chez CrossGen). Le nom de « Guice » est définitivement devenu un gage de qualité pour les éditeurs, comme pour les lecteurs.

Couverture de l'intégrale de X-Factor (1986) par Louise Simonson, Bob Layton et Jackson Guice
© Marvel Comics
En 2004, avec son compatriote Geoff Johns, il dessine les deux albums d’Olympus pour les Humanoïdes Associés, marquant sa seule véritable échappée du marché américain.

Couverture de l'intégrale d'Olympus, par Geoff Johns, Kris Grimminger et Butch Guice
© Les Humanoïdes Associés
Jackson Guice a nourri jusqu’au bout l’image d’un artiste intègre et exigeant qui a su inscrire son style durablement, symbole d’une approche plus photographique, plus contrastée, dans l’esprit des grands maîtres stylistes comme Alex Raymond ou Stan Drake.
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