ZOO

Les comics et les élections US: épisode 1

Quand l’industrie du comic-book s’empare des présidents américains

Alors que les Etats-Unis départagent Joe Biden et Donald Trump pour la présidence du pays, revenons ensemble sur la façon dont le monde des comic-books a pu s’emparer au fil des années de ces enjeux. Les personnages de fiction deviennent présidents, les personnages réels deviennent acteurs de fictions. Et pendant ce temps, les créateurs prennent position.


Ces personnages de comic-books devenus président des USA

Ouvrages de création, les comic-books sont un formidable territoire pour imaginer le monde différemment de ce qu’il est. A ce titre, les scénaristes ont pu à de nombreuses reprises imaginer des personnages de fiction embrassant la fonction suprême. Courte revue des présidents ou candidats les plus emblématiques.

Lex Luthor, l’entrepreneur super-vilain devenu président

Le début des années 2000 a vu le développement d’une toile de fond aux séries Superman. Motivé par son implication dans la reconstruction de Gotham City après les évènements de No Man’s Land et par son désir de rester le plus grand résistant à Superman, Lex Luthor, candidat aux élections présidentielles. Et se fait élire, sur un programme basé sur une technologie propre et futuriste disponible pour tout un chacun. Les différents épisodes traitant de ces éléments narratifs ont été rassemblés en France dans l’album Président Lex Luthor chez Urban Comics.


PRESIDENT LEX - Un avertissement de la part de DC.

PRESIDENT LEX - Un avertissement de la part de DC

Mais comme Luthor reste avant tout un super-vilain, des malversations avec le tyran cosmique Darkseid amèneront à sa destitution avant la fin de son mandat.

Alors que l’élection douteuse de Georges W Bush avait eu lieu, cette histoire proposait une résonance intrigante dans l’univers DC Comics. Une audace tout à fait acceptable puisque l’Amérique de l’univers DC est totalement fictionnelle et n’a donc rien à voir avec notre monde réel.


Fatalis, le président de 2099


L’univers Marvel, profondément ancré dans le réalisme de la société américaine, ne peut s’offrir ce luxe. C’est peut-être pour cela que l’éditeur ne s’autorise pas à jouer avec la présidence.

Mais l’idée demeure intéressante pour les créateurs et c’est donc dans un de ses futurs que Marvel a osé placer un « super-vilain » à la tête de son pays.
Dans l’univers 2099, ce sont les entreprises du numérique qui contrôlent le monde. Le souverain de Latverie Fatalis (supposément la même personne que le tyran du XXe siècle Marvel) décide de mener un coup d’Etat pour prendre la présidence des USA et enlever le pouvoir des grandes corporations. Il y parviendra, occupant la Maison Blanche et restructurant le pouvoir américain avant d’être victime d’un autre coup d’Etat mené par une corporation contre laquelle il prétendait lutter.

 Dr Fatalis, dirigeant despote de Latvérie

Dr Fatalis, dirigeant despote de Latvérie
© Marvel Comics


Il faut bien reconnaître que cette proposition eut bien moins d’impact que celle de DC Comics avec Lex Luthor. Mais on ne peut lui enlever un certain côté subversif dans la place qu’elle donne au pouvoir des entreprises par rapport au pouvoir étatique.

Loki, le candidat qui assume de vous mentir

En 2016, Marvel Comics publie quatre numéros d’une mini-série Vote Loki, écrite par Christopher Hastings et dessinée par Langdon Foss. Alors que se mène la campagne Clinton vs Trump, Marvel publie une histoire où le dieu de la tromperie Loki se présente à la présidentielle en promettant d’avoir le courage de mentir aux américains et de leur faire aimer cela. Hastings propose un scénario parfaitement en phase avec son époque, entre buzz internet et candidats adepte des « vérités alternatives ».


Loki, candidat pire que Trump ? par Marvel

Loki, candidat pire que Trump ? par Marvel

Mais Loki se retrouve lâché par ses supporters juste avant l’élection, ne venant finalement pas remettre en cause l’équilibre réel des candidats et la bonne tenue du suffrage.


Le sourire ou le président drogué à la pitié

La série Transmetropolitan, écrite par Warren Ellis et dessinée par Darick Robertson, met en scène un journaliste indépendant, Spider-Jerusalem, dans une Amérique futuriste et totalement décadente. Son grand adversaire sera Le Sourire, un président américain nouvellement élu par un autre président surnommé lui « La Bête ». Le personnage incarnait une nouvelle façon de faire de la politique, plus respectueuse des personnes que son prédécesseur, qui incarnait la bête immonde tapie au fond de chaque américain.

Mais le Sourire n’était qu’une apparence, l’homme n’hésitant pas à faire tuer des gens proches de lui pour générer la pitié et la compassion des électeurs à son égard. Spider-Jérusalem entrepris donc une campagne d’enquêtes et d’articles pour amener à sa défaite.

Margaret Valentine, la première présidente américaine

Tous les présidents de comic-book ne sont pas nécessairement des tyrans ou des super-vilains.
La série Y the last man, de Bryan K. Vaughan et Pia Guerra, voit l’ensemble des mâles de la planète mourir subitement. Dans un système politique dominée intégralement par les hommes, c’est une obscure ministre de dernier rang qui se voit catapultée par la Constitution américaine à la tête du pays. Charge à elle de reconstruire un pays diminué de la moitié de sa population mais surtout de gérer la présence du seul et dernier homme de la planète.

Deux tâches pour lesquelles la présidente Valentine se montrera tout à fait à la hauteur et bien plus pertinente sans doute que nombre de ses semblables masculins.

Haut de page

Commentez

1200 caractères restants