ZOO

Les comics et les élections US: épisode 2

Les présidents américains dans les pages

Gérer la présence de présidents réels dans les pages d’œuvre de fiction peut s’avérer compliqué. Le traitement de tel ou tel apparaîtra comme une marque de soutien ou de défiance de l’entreprise envers l’homme politique. Mais certains auteurs ne craignent pas de s’engager et donc de caricaturer ou de mettre en scène les grandes figures politiques. Petite sélection chronologique :



Franklin Delano Roosevelt dans Secret Origins Vol.2 #31 (Roy Thomas, Michael Bair, DC Comics)

Dans l’univers DC, une première équipe de super-héros s’était constituée pendant la seconde guerre mondiale, la Justice Society of America. L’homme à l’origine de ce rassemblement n’est autre que le président Roosevelt, désireux de profiter des talents de ces hommes pendant la guerre. C’est dans le bureau ovale que fût officialisé cette alliance, en présence du président.

Richard Nixon dans Captain America and Falcon (Steve Englehart, Sal Buscema, Marvel Comics)

Cette question du Watergate représenta un choc pour bon nombre d’américains. Le scénariste Steve Englehart, à l’œuvre sur le héros patriotique Captain America, décida que le personnage censé évoluer dans l’univers « réel », ne pouvait rester sans réaction face à ce scandale. Il développa alors un complot majeur, l’Empire Secret, dont le chef fût traqué jusque dans le bureau ovale par Steve Rogers. L’occupant du bureau se suicida plutôt que d’assumer ses actes. Englehart assume parfaitement depuis lors, cet engagement politique.


Ronald Reagan dans Dark Knights return (Frank Miller, DC Comics)

Bien que proche des idées du parti Conservateur, Frank Miller ne sera pas tendre avec Ronald Reagan tandis qu’il fait de lui un acteur de son Batman du futur. Il le décrit comme profondément insincère et manipulateur envers la population américaine. Allant même jusqu’à le présenter comme incapable de faire face aux conséquences de la guerre nucléaire qui a eu lieu.


Georges W Bush dans Ultimates Vol.1 (Mark Millar, Bryan Hitch, Marvel Comics)

Toute cette œuvre de l’écossais Mark Millar résonne comme une critique de la politique étrangère américaine menée par Georges W. Bush. Cet univers Marvel parallèle voit les USA mener une véritable course aux armements constitués par des super-héros militarisés. Au cours d’une réception, le Captain America récemment revenu au monde fait la rencontre du président américain. Parfaitement identifié, il est affublé d’une mimique ridicule et d’une réplique à l’intérêt limité. L’effet « bouffon » est clair.


Barack Obama dans Amazing Spider-Man #583 (Zeb Wells, Tod Nauck, Marvel Comics)

S’il est un Président qui a reçu un accueil bienveillant dans un comic-book de super-héros, c’est bien Barack Obama. L’épisode Amazing Spider-Man #583 contient deux parties. La seconde est exclusivement consacrée à l’introduction d’Obama dans l’univers Marvel. Peter Parker alias Spider-Man empêche le Caméléon, un super-vilain capable de prendre l’apparence de tout un chacun, de se faire passer pour le président le jour de son investiture. Peter permettant au vrai président de prêter serment. La raison de cette séquence positive ? Selon le rédacteur-en-chef de Marvel de l’époque, Joe Quesada, Obama fan de comic-books représentait le « nerd en chef » qui justifiait un tel hommage.



Barack Obama s'affiche en couverture avec spidey !

Barack Obama s'affiche en couverture avec spidey !


Barack Obama dans Savage Dragon #220 (Erik Larsen, Image Comics)

Le co-fondateur de l’éditeur Image Comics a depuis longtemps assumé de prendre parti politiquement dans les pages de son comic-book Savage Dragon. La plupart des présidents américains de ces trente dernières années ont fait une apparition dans ses pages et le duo Biden-Harris est déjà en couverture du numéro 253. Barack Obama obtint une place particulière dans l’histoire même du héros. Arès avoir été manipulé pour commettre des meurtres de masses, Savage Dragon reçoit la grâce présidentiel du président. Ancien membre des forces de polices de Chicago, Dragon aurait eu l’occasion de sauver Barack Obama avant qu’il n’entre à la Maison-Blanche. Un juste retour des choses pour un véritable super-héros. Et un regard extrêmement bienveillant du créateur sur son président.


Donald Trump dans Spider-Gwen annual #1 (X, Y, Marvel Comics)

Donald Trump n’a pas été épargné par les comic-books grand public. En 2016, pas encore élu mais déjà candidat, il est directement transformé en super-vilain dans le comic-book Spider-Gwen Annual#1 de Jason Latour et Chris Visions (Marvel Comics). Est-ce son statut de candidat qui lui aura valu l’offense ? Trump devient donc M.O.D.A.A.K., « Mental Organism Designed As America’s King »; « Organisme mental conçu comme roi d’Amérique » , sur le modèle du personnage M.O.D.O.K. Le personnage reprenait les objectifs politiques du candidat, notamment le mur entre Mexique et Etats-Unis. Une inspiration venue du dessinateur Nathan Fox, dans un exercice de style réalisé à la New York Comic Con de 2015.

Dans ce comics, le président Trump ressemble au méchant Marvel Thanos... non ?

Dans ce comics, le président Trump ressemble au méchant Marvel Thanos... non ?

Haut de page

Commentez

1200 caractères restants