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Inquiétudes des festivaliers de la BD : « On ne fait pas ça pour crier au loup »

Alors que le monde de la bande dessinée est en pleine croissance et que l’on sort d’une année où cet univers a été mis en avant avec "BD 2020", les festivaliers s’inquiètent. Dans une tribune publiée ce lundi 30 novembre, Mathieu Diez, directeur de Lyon BD Festival et Pascal Mériaux, directeur des Rendez-vous de la BD d'Amiens ont confié leurs craintes face « au coup que le neuvième art se porte à lui-même ».

L’origine de cette tribune part bien évidemment du déplacement de festivals, mais aussi d’un article du Point qui a marqué l’un des signataires, Pascal Mériaux, directeur des Rendez-vous de la BD d'Amiens.


« Cet article, au titre un peu sensationnel ( « Comment le Festival d'Angoulême joue sa survie en 2021 »), traite rapidement de la question d’un déplacement durable du Festival d’Angoulême en Juin », présente-t-il. C’est bien évidemment le mot « durable » qui a donné le déclic à Pascal Mériaux et son co-signataire Mathieu Diez.

« On a pas du tout été consulté »

Le mois de Juin est déjà un mois dense en manifestation culturelle et surtout en festival de bande dessinée avec les Rendez-vous de la BD d'Amiens (5-6 juin 2021) et le Lyon BD Festival (12-13 juin 2021), mais aussi l'arrivée de Livres Paris et du FIBD, décalés pour cause de crise sanitaire. Un possible décalage sur la durée du festival d’Angoulême ce mois-ci, même s'il est le « phare des festivals », apportera de nombreuses contraintes aux autres organisateurs. 



Comme le présente Pascal Mériaux: « Ça va poser problème pour la disponibilité des auteurs, des éditeurs, d’une partie du public et il n’y aura pas de places médiatiques face à Angoulême qui est le marronnier total ». Il ajoute qu’il était surtout interloqué que lui et Mathieu Diez « n’ont pas du tout été consultés pour ce déplacement du festival d’Angoulême présenté comme une superbe idée dans l’article du Point ».

Un écosystème de la BD

Dans un raisonnement de biodiversité, déplacer un animal sur un territoire qui n’est pas le sien, peut bouleverser tout un écosystème. On retrouve ce phénomène pour les festivals. Comme nous pouvons le lire dans leur tribune : « Cette reprogrammation vient bouleverser le calendrier annuel des manifestations autour de la bande dessinée. Elle aura pour conséquence immédiate de fragiliser les festivals de bande dessinée se tenant habituellement à cette période et avec eux le soutien qu’ils apportent depuis longtemps aux artistes du neuvième art ».


« Que les responsables réfléchissent à tout ça »

En défendant la place de cet art au sein des institutions culturelles dans cette tribune, Pascal Mériaux explique qu’ils ont voulu lancer un appel « aux gens responsable de tout ça (ministère de la Culture, Angoulême, éditeurs) pour leur faire comprendre que faire ça serait un mauvais coup à la diversité des manifestations ».

Pour l’instant, Pascal Mériaux ne prévoit pas de décaler son Rendez-vous de la BD d’Amiens car pour lui : « Ça fait 25 ans qu’on est là, on a une régularité à tenir ». Pour expliquer qu’il refuse cette possibilité, il présente comme exemple qu’il a « un orchestre classique de 37 musiciens qui doit jouer le 6 juin à la maison de la culture d’Amiens ou des résidences d’auteurs déjà programmé », il ne peut pas se permettre de changer les dates pour 2021.

Il revient aussi sur sa volonté de « ne pas glisser à leur tour sur le terrain d’autres manifestations culturelles et ainsi fragiliser leur dynamique ». Mais Pascal Mériaux assure aussi « qu’on n'a pas de leçons à donner, on fait tous ce que l’on peut. Il y a de nombreuses contraintes, celles d'Angoulême, on peut les comprendre totalement car il a besoin de satisfaire un public encore plus large ».

 

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