Mort de Richard Corben: Un artiste hors des codes

Le dessinateur et scénariste américain de bande dessinée Richard Corben est décédé le mercredi 2 décembre à l’âge de 80 ans, annonce les éditions Delirium. Surtout connu pour ses œuvres de fantasy, il a été l'un des piliers du magazine Heavy Metal. Son œuvre a été saluée par ses pairs en qui ont voté pour lui attribuer le Grand Prix de la ville d’Angoulême 2018. Découvrez cet artiste horrifique hors des codes.

C'est avec une profonde tristesse que les éditions Delirium nous informe de la disparition, mercredi 2 décembre dernier, de Richard Corben. Il est décédé le lendemain d’une opération chirurgicale au cœur. Il avait 80 ans. Depuis 2013, Delirium publiait ses travaux après que les « gros » éditeurs français ne le publiaient plus à partir des années 90. 

Richard Corben est celui dont l'oeuvre virtuose et novatrice a eu le plus d'impact sur la BD américaine grand public

Pour le directeur de la maison d’édition Delirium, Laurent Lerner, « c’est un choc ». En tant que grand lecteur de Richard Corben dans sa jeunesse, il reconnaît que « c’était une chance merveilleuse en tant qu’éditeur de vivre avec son travail ces dernières années, de pouvoir faire de grandes choses avec lui ». Contacté il y a une semaine par la famille du dessinateur, l'éditeur avoue qu'il trouvait cette disparition presque « irréel ».

Un artiste incompris en France

L’artiste était souvent incompris des experts et des critiques hexagonaux, en raison de sa position d’auteur « hors des cases ». Delirium a récemment sorti son excellent volume Murky World, après Grave et Monde Mutant. En 2018, son œuvre a été saluée par ses pairs en qui ont voté pour lui attribuer le Grand Prix de la ville d’Angoulême.

Mais Richard Corben reste une référence. Il a su imposer une œuvre de très grande qualité graphique très tôt, qu’il s’agisse de ses travaux pour Heavy Metal (où il a été un pilier) ou pour les revues Warren (Creepy, Eerie, Vampirella). Une œuvre en grande partie axée sur la fantasy, sur l’horreur et le fantastique ! Mais plus que tout une œuvre personnelle qui a profondément marqué la scène indépendante des années 70 à 80. 

Un retour aux sources

Des années 90 à 2000, il a su s’adapter en travaillant notamment pour Marvel et Dark Horse, avec une nouvelle génération d’auteurs, démontrant qu’il savait encore se remettre en question. Richard Corben aura alors l’occasion de collaborer sur des titres comme Hulk, Hellboy ou Punisher. Il est néanmoins revenu doucement vers ses récits de prédilection, à savoir l’horreur, le fantastique, en adaptant des nouvelles d’Edgar Allan Poe ou de H.P Lovecraft.

C’est un très grand qui vient de disparaître, le symbole d’une œuvre riche et cohérente, toujours extrêmement jolie, tout en restant fidèle à ses thèmes de prédilection, les barbares, l’action, les monstres et les « jolies » filles !