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On entendrait presque le bruissement des feuilles

En 2023, Fred Bernard et Benjamin Flao adaptent pour Les Arènes, La Vie secrète des arbres, le célèbre livre de Peter Wohlleben. L’artiste met alors en images un univers foisonnant en réhabilitant la représentation de « l’arbre ». Une plongée fascinante.

On entendrait presque le bruissement des feuilles

Si le livre original nous transportait dans un monde finalement assez méconnu, nous permettant de ressentir les impressions d’une balade éveillée au cœur d’une forêt, les observations et les détails que nous ne voyions progressivement plus, l’album va rapidement apporter une nouvelle dimension plus concrète aux textes de Wohlleben. Fred Bernard et Benjamin Flao réorganisent le propos, lui donnent une plus grande cohérence et l’extrapolent en y ajoutant des planches plus descriptives, plus naturalistes. Cette exposition témoigne ainsi de cette immersion totale propre au travail de Benjamin Flao, qui nous touche par ce trait vif, le choix des couleurs, par cette vie qui transparait dans chaque planche.

Une pause, une promenade

Le temps d’admirer ces œuvres exposées et nous nous retrouvons à l’ombre d’un chemin forestier, à percevoir les mille et un sons qui animent cette nature reconstituée sous nos yeux, une belle « parenthèse de nature, au sein du festival ».

On entendrait presque le bruissement des feuilles

Un artiste en balade

Benjamin Flao est un voyageur, certes, mais il reste surtout un fin observateur du monde qui l’entoure. On a pu s’en rendre compte avec son sublime diptyque Kililana Song (Futuropolis) avec Va’a (avec Troubs, Futuropolis) ou encore L’Âge de l’eau (Futuropolis) ou ses carnets de voyage. Il y a de l’émotion dans son dessin, dans son encrage, il y a aussi de l’attention dans ce regard posé sur les détails et les expressions. Avec La Vie secrète des arbres, il se met pourtant légèrement en retrait, complètement au service de l’écriture de Fred Bernard, de cette volonté de s’asseoir pour regarder en silence, d’expliquer en chuchotant comment tout ce microcosme fonctionne, l’insecte, la feuille, la racine, la sève… Le vent fait bouger le feuillage, on retient notre souffle, on apprend, on reste bouche bée, on redécouvre des planches originales à couper le souffle, juste à quelques centimètres, et peut-être… Peut-être aurez-vous l’envie d’en voir davantage, de suivre l’artiste dans ses précédents albums. Une exposition essentielle.


Article publié dans le Mag ZOO N°100 Septembre-Octobre 2024

Quaidesbulles2024

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