Ginette Kolinka au Musée Guerre & Paix

Dans le cadre du partenariat avec le Festival Cabaret vert, le Musée Guerre & Paix accueille cette année encore une exposition de bande dessinée. Pour 2025, hommage est rendu à Ginette Kolinka avec Adieu Birkenau, de Jean-David Morvan, Victor Matet, Cesc et Efa.

Affiche de l’exposition Adieu Birkenau, parcours BD au Musée Guerre & Paix 2025, hommage à Ginette Kolinka dans l’adaptation en bande dessinée de Jean-David Morvan, Victor Matet, Cesc et Efa. © Musée Guerre & Paix

Chaque année depuis 2022, le Musée Guerre & Paix, situé à une quarantaine de kilomètres de Charleville Mézières (Ardennes), programme une exposition BD en lien avec la Guerre de 1870 ou les deux guerres mondiales, ses trois thématiques. Du 1er juillet au 31 décembre 2025, c’est l’album Adieu Birkenau qui est mis en valeur au sein des collections du musée, précisément dans l’espace « Résistance et déportation ». « Nous avions déjà travaillé avec J-D Morvan pour ses séries Irena et Madeleine Résistante, précise Antoine Maillard, responsable du pôle collection du Musée. Et nous connaissions évidemment depuis longtemps le témoignage de Ginette Kolinka, de vive voix dans les écoles, en vidéo ou par écrit, sur son vécu dans le camp d’extermination Auschwitz II (Birkenau). La bande dessinée est une manière supplémentaire de témoigner pour les survivants de la Shoah. Et Jean-David s’attache beaucoup aux témoins qu’il interroge. C’est cette façon de transmettre une expérience que nous voulons montrer dans cette exposition. »

En résonance avec les objets exposés

Après une présentation des auteurs et de Ginette Kolinka sur huit panneaux introductifs, l’exposition investit donc l’espace « Résistance et déportation ». Elle y met en perspective une vingtaine de planches (parfois accompagnées de leur storyboard et de la planche encrée pour montrer les étapes de création) avec quelques-uns des 14 000 objets de la collection permanente, comme des habits de déportés, des étoiles jaunes ou des objets confisqués aux populations juives.

En complément, les visiteurs peuvent entendre des enregistrements audios inédits de Ginette Kolinka, notamment au niveau d’un grand diorama qui reprend la couverture de l’album. De précieux documents à rapprocher des planches exposées. « Nous n'avons pas voulu nous contenter de montrer Ginette comme une victime, ajoute Antoine Maillard. Elle apparaît aussi comme témoin, actrice et, en quelque sorte, combattante de cette mémoire. » Avec cette exposition au Musée Guerre & Paix, la bande dessinée prouve une fois de plus qu’elle est une formidable mécanique de transmission.

Article publié dans le mag ZOO n°105 Juillet-Aout 2025