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Florilège intégrale Noël

Par Equipe ZOO

Publié le 06/11/2025

Lecture 4 min.

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En panne d’inspiration pour Noël ? Au sein de l’équipe ZOO, Boris et Thibaut vous proposent quelques unes des belles intégrales ou de beaux livres à glisser sous le sapin de tous les bédéphiles.

Dessus-dessous, l'intégrale 1903-1905 de Gustave Verbeek

Publiées entre 1903 et 1905, les pages de Dessus-Dessous continuent de susciter l’admiration et de laisser pantois, ce d’autant plus que cette belle édition les met particulièrement en valeur. Gustave Verbeek y narre les aventures de Betty Boudchou et du Père Moustachon dans des histoires en six cases qui se lisent dans un sens avant de se poursuivre une fois la page retournée. Le personnage féminin devient alors celui masculin et réciproquement, tandis que les éléments du décor se transforment également. Cette prouesse graphique et narrative dépasse le simple exercice de style, générant étrangeté et poésie. Une merveille !

Boris Henry

Couverture de Dessus-Dessous - L'intégrale 1903-1905 de Gustave Verbeek

Extrait de Dessus-Dessous, L'intégrale 1903-1905 de Gustave Verbeek, en librairie le 12 novembre.

Extrait de Dessus-Dessous, L'intégrale 1903-1905 de Gustave Verbeek, en librairie le 12 novembre. © Delcourt 2025

Gotlib 1 - Oeuvre complète 1967 de Marcel Gotlib

Les éditions Dargaud et Fluide Glacial s’associent pour honorer Marcel Gotlib. Ce premier tome de l’intégrale chronologique de ses histoires et dessins se concentre sur 1967, année qui le voit véritablement établir son style. Sont regroupés ici des récits des Dingodossiers (scénarisés par René Goscinny) et de Gai-Luron, comme quelques couvertures et sommaires du magazine Pilote. Le respect des ordres de parution permet de comparer le travail de Gotlib sur ces deux séries, de suivre son évolution et de voir notamment comment il s’affranchit progressivement de la tutelle de Goscinny pour aller vers un humour toujours plus absurde et singulier. Hilarant et fascinant !

Boris Henry

Couverture de Gotlib 1 - Oeuvre complète 1967, en librairie le 13 novembre

Extrait de Gotlib 1 - Oeuvre complète 1967, en librairie le 13 novembre. © Dargaud 2025

Les fleurs du mal, d'après l'oeuvre de Charles Baudelaire, illustré par Olivier Ledroit

Se demander si Olivier Ledroit sait dessiner, c’est comme se demander si Charles Baudelaire maîtrise la langue française. Néanmoins, pour ceux qui auraient des doutes sur les talents graphiques du premier et sur les talents littéraires du second, ne passez pas à côté de la version graphique du recueil de poèmes publié par Glénat. Le (premier) dessinateur des Chroniques de la Lune Noire et de Wika a entrepris d’illustrer la chose… ou plus précisément, d’illustrer le contexte artistique, culturel et émotionnel dans lequel vivait l’esprit de Baudelaire. Résumer la poésie, c’est l’insulter. La commenter, c’est la gâcher. L’illustrer en dessin pourrait être intéressant, mais à condition de ne pas singer le texte : c’est ce qu’évite astucieusement Olivier Ledroit. Ce dernier en a surtout repris l’ADN, à savoir l’environnement dans lequel Les Fleurs du Mal ont germé. Pensez Eros & Thanatos, passion et mort, beauté et laideur. Des vanités, des femmes somptueuses et le Paris de Toulouse Lautrec. Ledroit reprend le style de ce dernier, mais aussi ceux de Gustave Klimt et Fernand Khnopff. Un projet en parfaite adéquation avec la série (toujours en cours) du Troisième Œil quand on y pense. Le livre se clôt sur un très bel hommage au scénariste Froideval, décédé en juin 2025.

Thibaut Midavaine

Couverture de Les fleurs du Mal illustré par Olivier Ledroit

Planche extraite de Les fleurs du Mal, en librairie le 19 novembre. © Glénat 2025

Petit traité d'écologie sauvage - Intégrale de Alessandro Pignocchi

Petit traité d’écologie sauvage - Intégrale réunit trois romans graphiques d’Alessandro Pignocchi (Petit traité d’écologie sauvage, La cosmologie du futur et Mythopoïèse). Lire ces ouvrages à la suite permet de saisir pleinement la cohérence, l’originalité et la force du propos. Ici, les oiseaux parlent, certains occidentaux ont changé de point de vue pour adopter celui des Jivaros Achuar, l’être humain n’étant alors qu’un élément du vivant. Les dessins réalisés à l’aquarelle sont comme saisis sur le vif - un même dessin étant fréquemment utilisé à plusieurs reprises, concentrant ainsi l’attention sur les dialogues - et l’humour décalé est volontiers mordant. Cela est au service d’une réflexion précise, fluide, accessible, passionnante et probablement visionnaire.

Boris Henry

Couverture de Petit traité d'écologie sauvage - Intégrale, réunissant les trois romans graphiques d'Alessandro Pignocchi.

Star Peace

Fraîchement diplômée pour devenir agent spécial de l’ONU, Manon est directement envoyée sur le front pour une mission dans l’orbite neptunienne. Un vaisseau spatial d’origine inconnue s’est immobilisé au-dessus de la géante bleue. Une mission périlleuse, mais Manon pourra compter sur Kim Keller.

Que l’on soit fan ou non du dessin de Luiz Eduardo de Oliveira, dit Leo, on ne peut pas lui reprocher de manquer de style. Aussi bien sur le plan graphique que sur la grande sobriété de l’écriture, une bande dessinée de Leo est reconnaissable entre mille… et ce dès la première de couverture. Vertigineuse et fascinante, son œuvre maîtresse démarrée en 1994, Les Mondes d’Aldébaran, compte désormais 7 cycles et 28 albums. L’intégrale du sixième cycle nous emmène dans les contrées lointaines du système solaire… toute proportion gardée. Après avoir exploré Aldébaran, Bételgeuse et Antarès, la huitième planète du système solaire, c’est la porte à côté quand on y pense…

Kim et Manon sont confrontées à un étrange vaisseau spatial détecté dans l’orbite neptunienne. À première vue hostile, le vaisseau va solliciter ressources militaires et questionnements sur notre rapport à l’exploration. Le cycle de Neptune est certes le plus court de la série, il n’en demeure pas moins efficace pour aborder (en deux albums) beaucoup d’idées sur les sujets phares de la science-fiction : l’éloignement, le temps qui passe, l’inhospitalité de l’espace, la colonisation, l’altération et la mort. Dans tous ces thèmes résident finalement la question motrice de la série de Leo : notre curiosité, quel en est le revers de la médaille ?

Thibaut Midavaine