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David Ratte et Mamada, super-héros malgré elle

Une fable pour laquelle David Ratte n’avait rien calculé

Comment avez-vous construit ce début de série ? Les dialogues sont peaufinés, vifs.

J’improvise. J’ai besoin d’être dans l’action pour développer mes idées. J’avais fait une première planche un an avant de me lancer. Quand les personnages sont en situation, je fonctionne mieux. Je n’avais pas prévu au départ, par exemple, d’envoyer les Parisiens du métro en Namibie. Je ne suis pas organisé dans mon travail mais je m’amuse bien. J’ai ressuscité un petit chat que je faisais mourir à la demande de ma coloriste.

Par contre, je soigne mes dialogues. C’est la seule chose que je prépare à l’avance. J’ai des petits papiers avec des lignes de dialogue que je garde.

A la fin du premier tome une équipe de scientifiques asiatiques récupère le satellite et se lance sur les traces d’éventuels contaminés comme Mamada ?

Il y a une menace à la fin de l’album. J’ai prévu plusieurs cycles. En particulier un rapprochement entre Mamada paumée à Paris et la jeune Sidonie qu’elle a sauvée. Une complicité va s’établir entre elles, une sorte de relation mère-fille. Mais Sidonie risque de devenir le mauvais génie de Mamada.

On va aussi savoir pourquoi Sidonie a voulu se suicider. Mamada va faire son apprentissage, contrainte et forcée, de la vie occidentale. Les Parisiens en Namibie vont par contre être confrontés à une réalité qui les dépasse.

Mamada, c’est un peu une fable. Il y a de la pudeur, de la tendresse…

Je me suis ouvert beaucoup de pistes pour la suite. Ce qui est certain c’est que Mamada ne va pas rentrer chez elle immédiatement. Cela n’aurait pas d’intérêt. J’ai envie de l’envoyer avec Sidonie aux USA pour se confronter à un autre mode de vie, encore plus violent que le notre. Mais aussi pour qu’elle aille à la rencontre sur place des super-héros américains.

On sent que vous avez pris plaisir à donner vie à Mamada. Une intrigue, de l’aventure, de l’action, un bel ensemble qui s’appuie sur un dessin expressif.

Je n’ai rien calculé. L’aventure a été très jouissive, comme pour Le Voyage des pères. Je me suis attaché à Mamada et je souhaite que nous fassions une longue route ensemble.


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