Le 2 mai 2024 sortait chez Glénat un album très attendu de votre chroniqueur. Douze longues années d'attente pour découvrir le tome, La Chute de Dracula de la série Requiem Chevalier Vampire de Pat Mills et Olivier Ledroit. Olivier Ledroit ? Thibaut Midavaine en est un inconditionnel notoire, comme vous peut-être ? Un mois plus tard, rendez-vous est pris pour une rencontre en visio entre ces deux-là, à découvrir sans attendre !
Quelle est ta première rencontre avec la BD ?
Quand j’étais gosse. Enfant, je lisais des bandes-dessinées, Pif-Gadget, Strange, tout ce qui est LUG (éditions). Et puis y avait plein de petites BD pas chères en noir et blanc, des trucs italiens. Des trucs un petit peu comiques ou érotiques ou des trucs d’actions du genre Zembla : une sorte de « sous-tarzan »… Y en avait une que j’aimais beaucoup… La Momie : c’est l’histoire d’un catcheur qui se transforme en momie.
Tu as découvert la BD via tes parents ou par pure curiosité personnelle ?
Curiosité personnelle. Dans Pif-Gadget, je n’aimais pas trop les trucs adultes. Pour Corto Maltese, je sautais les pages, je n’aimais pas ça. J’aimais mieux les trucs comme Dicentim le petit franc. Et puis, après, c’était Astérix et Gaston Lagaffe. Et après, j’ai bien aimé la période des super-Héros.
Tu t’amusais déjà à redessiner la BD ?
Oui, complètement ! On m’avait offert un bouquin d’anatomie de Léonard de Vinci. Alors moi je copiais les muscles. Parce que dans ma famille y avait du muscle. Mon père faisait de l’haltérophilie donc il avait des revues sportives avec des mecs musclés (Schwarzenneger, etc...), alors effectivement, les muscles ça m’intéressait. Alors je prenais mes Strange et avec mon stylo à bille je refaisais un peu les muscles quand ils n’étaient pas bien faits.
Quand je lis les Chroniques de la Lune Noire, Wika ou Xoco, il y a du Donjons & Dragons et du Lovecraft. Tu es joueur de Jeu de Rôle ?
J’ai joué aux jeux de rôle bien plus tard, je devais avoir 16-17 ans. À l’époque, on jouait encore à D&D, mais ce qui était à la mode c’était Elric et puis L’appel de Cthulhu. Et aux Arts Appliqués, avec les copains, on allait chercher des bouquins aux puces de Saint-Ouen, à Rue Dante ou chez Gibert Jeunes. Quand j’étais ado, j’aimais bien les illustrateurs anglais comme Alan Lee et Brian Froud qui avait fait un bouquin sur les fées. Ils étaient connus parce qu’ils avaient travaillé avec l’équipe du Muppet Show pour faire des trucs fantastiques sur les lutins qu’on voit avec David Bowie dans le Labyrinthe (un film de 1986 réalisé par Jim Henson). Et il y avait un autre bouquin, avec les copains on n’en pouvait plus, c’était Frankenstein de Bernie Wrightson. Et puis on lisait les bouquins de Jodorowsky et Moebius.
C’étaient tes sources d’inspiration ?
Oui. Ce qu’il y avait de particulier, c’est que je suis passé complètement à côté de Metal Hurlant et Pilote : j’étais trop jeune. Ce n’est que bien plus tard que j’ai découvert Druillet. J’avais une culture cinématographique, un peu BD… Mais ce qui me captivait le plus c’étaient surtout les illustrateurs. Y avait Stout (William Stout) qui avait fait tous les personnages et les décors de Conan le Barbare de John Milius (film de 1982). Alors ça, ça m’avait scotché ! Je me disais que ça me plairait de faire ça.
Chez Glénat, ils font une réédition de Conan en changeant l’équipe de dessinateur et de scénariste pour chaque nouvelle de H.P. Howard (l’auteur de Conan). Ça pourrait t’intéresser de bosser dessus ?
Oui, mais moi j’ai trop de boulot ! (rire)
Je m’étais déjà proposé pour faire des couvertures. Avant de sortir Hawkmoon, à une époque, ils avaient parlé de faire Le Chien de guerre de Moorcock. Alors je me suis dit que je ferais bien les couvertures. Alors on m’a dit : « Non, Olivier, laisse tomber : t’as trop de boulot ! T’es déjà en retard. » (rire)
Je te conseille l’adaptation BD récente d’Elric, elle est vraiment bien…
Oui elle est chouette. Moi, j’ai la version intégrale en cuir.
Olivier Ledroit et Thibaut Midavaine
Ce que j’aime bien dans un jeu de rôle c’est de foutre en l’air le scénario. Je t’avais entendu dire dans une interview qu’en tant que dessinateur tu faisais un peu ça vis à vis des scénarios qu’on te confiait.
Foutre en l’air… c’est beaucoup dire, mais je le triture un peu. Je le revois ou je rajoute des trucs surtout. Je n'en enlève pas tellement. Pat Mills, je respecte son travail. J’enlève pas grand-chose mais je lui fais plein de suggestions. Je lui propose de nouveaux personnages, des idées… Je prends le scénario tel quel, je garde la trame, puis je lui dis : « Ça, ça sert à rien ! On pourrait l’enlever : on gagnerait de la place ! Et puis, on pourrait ajouter tels types de vaisseaux qu’on n'a pas encore vu »
Par exemple, dans Requiem Chevalier Vampire, qu’est-ce qui est purement de toi (mis à part le dessin) ?
Le chevalier vampire. Il n’y avait pas de vampire au départ.
Initialement c’était plutôt un polar… Des mecs avec des imperméables et des pistolets, un peu comme Blade Runner (film de 1982 réalisé par Ridley Scott) ou comme Dark City (film de 1998 réalisé par Alex Proyas). Et comme on venait de monter une nouvelle maison d’édition (les éditions Nickel), il fallait un truc qui cartonne, alors j’ai dit à Pat Mills qu’avec de l’Heroic Fantasy on vendrait plus d’albums. J’avais eu l’idée de faire des chevaliers vampires habillés tout en noir avec des armures noires. Il était d’accord. Il trouvait ça mieux.
En vrai, aussi, je sortais de Xoco et de Sha, qui étaient déjà néo-futuristes. Que des trucs qui se passaient dans des villes et avec des imperméables… J’avais envie de changer.
Par contre, l’idée du monde inversé avec le temps qui s’écoule à l’envers, c’est lui. Et puis l’histoire du soldat allemand avec son amoureuse qui est juive, Pat Mills avait toute cette trame là, mais projetée dans un univers futuriste. Alors moi, j’ai rajouté des vampires, des loups-garous, les goules… une sorte de bestiaire. J’ai voulu tout rendre un peu médiéval. Après tout, vu comment c’était tourné, on pouvait très bien faire des personnages qui venaient de toutes les époques. Et puis les archéologistes, les scientifiques qui enterrent les technologies, ça lui avait vachement plu.
En fait, j’avais vraiment rajouté beaucoup de choses ! (rire)
Au sujet des technologies, dans le dernier tome (Tome 12 : La Chute de Dracula) vous parlez des NFTS et de la cryptomonnaie : vous vous êtes actualisés !
On a fait douze ans de pause. Nous, très exactement, ça faisait dix ans parce qu’on s’est mis à retravailler il y a deux ans. Mais pour le lecteur, faut se remettre au goût du jour. Nous on en était resté à Lady Di… Il fallait remettre un petit coup d’actualité.
Il s’en est passé tellement de choses en 12 ans…
T’imagines si t’avais dormi pendant 12 ans ? Tu reconnais plus rien… (rire)
Photo du vernissage de l'exposition Requiem
Tu as commencé ta nouvelle série Le Troisième Oeil. C’était un truc que tu voulais absolument faire seul au dessin comme au scénario ?
C’est une histoire personnelle. J’avais déjà fait La Porte Écarlate (en 1998), mais ça s’était planté. Le Troisième Oeil, c’est pas très fun… c’est pas un gros succès commercial. Mais ça m’est égal. Le début est un peu merveilleux, mais ça va beaucoup s’assombrir.
Tu t’es documenté pour cette série ?
Oui et puis ce sont des sujets que je connais. J’ai toujours lu des trucs sur l’ésotérisme et l’occultisme. Je sais qu’il y a des visites de Paris dans les catacombes par des spécialistes de l’alchimie qui t’expliquent tout sur les symboles cachés. Je connaissais un peu tout ça. J’ai beaucoup inventé aussi : une théorie, puis un concept… puis j’ai brodé autour.
(rire)
C’est rigolo parce qu’il y a des gars qui me disent « Oh la la ! Mais tu t’y connais vachement ! Je te cite en exemple ! » Alors je leur dis : « Attends, calme-toi parce que la moitié des trucs, c’est inventé de toute pièce. »
Alors, des fois, ça recoupe des théories qui existent. Par exemple, quand Mikaël Alphange commence son voyage, j'ai fait en sorte que ce soit un peu poétique. Donc les planètes, elles ont une âme… je les appelle des « archanges » ou « methratons »… Il y a des théories comme ça qui disent que les planètes et les Soleils sont des êtres conscients. Qu’il y a une réalité sous la réalité. Et comme l’être humain a un corps de lumière, les planètes ont un corps de lumière aussi. Je me suis dit que ça serait joli de voir un truc relatif aux anges, aux sons et avec des images spatiales. Je voulais que ça se développe et que ça prenne en dimension… Donc ça, par exemple, c’est quelque chose que j’ai inventé.
Après, il y a tout un tas de théories abracadabrantes donc c’est un terrain de jeu infini. Quand tu commences à piocher un petit peu, tu vois qu’il y a beaucoup de gens qui ont déjà déliré sur tout un tas de trucs.
J’ai aussi consulté des gars. J’en connaissais un qui voyait des auras, puis un autre que j’avais contacté sur Youtube parce qu’il faisait de la « décorporation » régulièrement. Je l’avais consulté parce que j’avais fait une « sortie de corps » et ça m’avait marqué. On est devenu assez copain. Jean Paul Franceschi. Un Corse qui vit à Toulon. C’est un autiste haut potentiel et il m’a donné des coups de main. J’ai un personnage autiste dans le Troisième Oeil qui s’appelle « 150 » parce qu’il a 150 de QI. Il plaisait à l’éditeur qui m’a demandé de le développer. Donc j’ai demandé à Jean-Paul comment il réfléchissait. Il fait de la synesthésie, on en parle en début d’album. Il est synesthète de naissance. Ils ont une façon de mémoriser les choses de façon intégrale. Ils ont beaucoup plus de mémoire que la plupart des gens. Alors que nous, on a du mal à retenir notre numéro de Sécu, lui, il va associer chaque mot à une couleur, une émotion, un goût, un toucher ou une chose qu’il a vue… Plein de trucs très sensoriels.
J’avais déjà lu ça dans un bouquin de Tammet (Daniel Tammet), un autiste qui parle plus d’une dizaine de langues. C’est un calculateur prodige qui voit chaque chiffre d’une certaine façon. Il visualise des formes qui tournent en l’air, puis qui s’assemblent et le calcul tombe exact. Il détient le record d’énumération des premières décimales de Pi. Toutes ces formes et objets qu’il visualise forment une sorte de paysage. Jean-Paul me racontait quelque chose de similaire.
C’est le genre de chose que je vais essayer d’écrire et de raconter en BD dans le Troisième Oeil. Ça fait un bon moment que je me creuse la tête pour voir cette histoire de pensée en arborescence avec toutes ces associations d’idées qui se passent en même temps.
J’avais déjà écrit le Tome 1 de la série quand je l’ai rencontré.
Tu essaies de faire de la BD sensorielle ?
J’essaie de faire une expérience de lecture nouvelle. Une narration visuelle d’un côté, textuelle de l’autre et le mélange des deux donne une sensation particulière. Pas du tout comme dans Requiem, et encore moins dans Wika.
En parallèle, tu travailles sur les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, tu veux nous en parler ?
Pour les Fleurs du mal, je vais surtout illustrer le recueil de poèmes de Baudelaire. Et plutôt que d’illustrer poème par poème, je vais décrire l’univers mental, culturel et artistique dans lequel évoluait Baudelaire à l’époque où il a écrit son recueil. Alors je vais faire des peintures de scènes de la vie parisienne à son époque, avec les calèches, la Concorde, Notre-Dame, la Tour Saint Jacques, le Moulin Rouge ou le quartier latin. Ensuite, je vais faire des portraits de femmes ou même d’artistes de l’époque. Des clins d’œil à Toulouse Lautrec, Sarah Bernhard. Et puis après, il y a tout un univers symbolique : de la peinture à la Klimt ou à la Khnopff. Le symbolisme du XIXème siècle. Et puis les œuvres noires de Victor Hugo. Baudelaire a également travaillé sur les paradis artificiels : il y a un côté assez déjanté. Puis il a traduit Edgar Allan Poe en français, donc il y a tout un côté macabre intéressant.
C’est un peu tout ce qu’il décrit dans ses poèmes : d’un côté Paris très triste, le Spleen, et puis de l’autre des visions étranges. Là par exemple, j’ai dessiné toute une série de vanités… des têtes de mort. Il y a aussi des scènes sur les ponts de Paris. Notre-Dame la nuit, au clair de lune, avec les gargouilles. Ça peut être sympa.
À côté de ces illustrations, tu mettrais les textes de Baudelaire ?
Non. J’ai lu le texte plusieurs fois y a des années. Pour l’occasion, je l’ai un peu relu, mais sans plus. Je fais tout de tête, sur mes impressions. Je voulais pas faire comme un écolier du genre « Là y a un chat, donc je dessine un chat… Là y a un goéland, donc je dessine un goéland. » Les poèmes vont se suivre et il y aura une tonalité. Il y a plusieurs recueils en un dans les Fleurs du mal, et je voulais faire des peintures d’ambiance, mais qui ne soient pas exactement en relation avec ce qu’on lit au fur et à mesure qu’on le lit.
J’ai remarqué qu’avec Wika, tu étais parti dans un énorme travail d’enluminure. Pour le Troisième Oeil, tu t’orientes vers l’architecture et le sensoriel. Et pour les Fleurs du mal, tu t’orientes vers la poésie. Tu essaies de faire communiquer la BD et l’illustration avec plein d’autres arts ?
Oui, pourquoi pas…
Depuis quelques années, j’ai de plus en plus de copains sculpteurs. J’ai des amis qui ont un musée et ça m’intéresse énormément. Le leur ressemble à un cabinet de curiosité à Rochefort-en-Terre : Naïa Museum. C’est Patrice « Pit » Hubert et sa femme Manu Van H qui animent ça. Au départ, ils exposaient ses œuvres à lui, et puis maintenant, y a soixante ou quatre-vingts artistes différents de tous les horizons. Je trouve ça vraiment passionnant. Et là, on prévoit de faire des expos. L’exposition d’Angoulême (organisée en début d’année 2024) est une sorte d’avant-goût de ce que j’aimerais faire. J’ai travaillé avec une scénographe et j’étais le maître d’œuvre : je conceptualisais le truc puis je voyais avec elle pour donner vie à la chose, contacter les artisans. Je m’intéresse beaucoup au côté immersif. Et pour ça, c’est bien d’avoir un musicien sous la main, des sculpteurs, des plasticiens… Avec le dessin et la peinture, je n'ai pas le temps pour faire autre chose. Mais les collaborations comme ça, ça m’intéresse.
J’aime bien faire des BD, évidemment, mais là c’est une autre facette qui m’intéresse, comme la peinture. C’est plus facile de partager, comme ça.
Quand je vais dans une librairie, je vois énormément de BD documentaires qui traitent de l’actualité. Tu en ferais ?
Soit tu fais des histoires, soit tu fais des sujets. Moi, je ne fais pas de sujets, je fais des histoires. Le sujet, ça ne m’intéresse pas. Le racisme, le féminisme… ce sont des sujets, pas des histoires. Pour moi, ça n’est pas de l’art. Et ce qui m’intéresse, c’est l’art. Ça n’empêche pas de faire un peu de politique dans l’art, mais ce n'est pas la même démarche. Par exemple, j’ai vu une BD sur les Pères Fondateurs de l’Europe, ça me foutrait les boules de faire un truc pareil.
Petite aparté d’autocritique. Dans ton métier d’auteur, dessinateur, illustrateur et scénariste, estimes-tu avoir encore une marge d’amélioration dans un de ces domaines ?
Un petit peu partout. J’en discutais encore avec un copain qui disait qu’il y a des mecs qui sont vachement plus virtuoses que moi. Et c’est vrai, je pourrais m’améliorer dans plein de trucs. Je fais encore des choses de façon trop bancale. Je travaille peut-être trop vite, je pense. Mes vues de trois quart qui sont pas au top parfois… (rire) Après tout ce temps de travail, c’est toujours pas au top ! J’ai toujours des problèmes de proportion aussi. Je pourrais faire des couleurs plus fines…
Même après avoir commencé avec un bouquin d’anatomie de Leonard de Vinci, t’as toujours un problème de proportion ?
Ben ouais (rire), même après avoir appris l’anatomie à l’école, je fais toujours des conneries. J’ai une vision déformée sur le moment, mais après, quand le temps passe, je sors de ma transe et je vois qu’il y a des défauts partout. Mes bouquins, quand ils sortent, j’ai du mal à les regarder. Ils prennent une valeur sentimentale au bout de quelques années.
Parmi les BD que tu as faites, y en a-t-il une que tu voudrais refaire car elle ne te parait plus aussi bien quand tu la vois aujourd’hui ?
Non.
L’idée de refaire les choses : non.
Quand j’ai commencé j’étais vraiment débutant et j’assurais dans pas grand-chose. Je faisais ce que je pouvais mais je ne suis jamais revenu en arrière pour recommencer. Bon… Quand la case était trop ratée, mon scénariste ou mon éditeur me disait de la refaire. Sinon, je me suis toujours dit « Tant pis, je ferai mieux la prochaine fois. »
Je suis plutôt tourné vers l’avenir que regarder en arrière.
Question inverse : y a-t-il une BD pour laquelle tu te dis : « J’arriverai jamais à faire mieux que ça » ?
Toutes ! Si tu rentres dans un état d’esprit particulier, avec une stratégie particulière pour construire tes images, dix ans plus tard, c’est devenu un peu plus flou et je ne sais plus comment j’ai fait exactement. Il y a des trucs de Xoco ou de Sha qui étaient hyper élaborés. À l’époque on n’avait pas d’ordinateur, donc il fallait faire tous les trucs dans un certain ordre, mettre telle couleur avant telle autre et puis refaire des tracés…
Photo du vernissage de l'exposition Requiem
En hommage à Bernard Pivot, je voudrais te faire subir son questionnaire.
Quel est ton mot préféré ?
Il y a plein de mots que j’aime bien… du genre… Obsolescence… Turgescence… (rire)
Un mot que tu détestes :
L’autre jour, il y avait un gars qui me prenait la tête : « Faut être citoyen ! »… Bah voilà… Citoyen… ça c’est un mot qui me casse les pieds.
Quelle est ta drogue favorite ?
(rire) J’en ai eu beaucoup des favorites. Là, maintenant, je mange du nougat.
Le son, le bruit que tu aimes :
J’aime bien entendre ma femme quand elle dort.
Le son, le bruit que tu détestes :
Tous les bruits stridents. Les trucs grinçants…
Un ajout de ma part, comme tu dessines : as-tu une couleur préférée ?
Le vert.
Et une couleur que tu détestes ?
Le orange. Dans mes BD, il n’y a pas tellement de orange. Il y a peut-être des rousses ou des roux… Mais ce n'est pas ma couleur préférée.
Ton juron, gros mot ou blasphème préféré ?
(rire) Je dis souvent « Bordel de merde »
Si tu inventais une monnaie, qui figurerait sur ton billet de banque ?
J’aimais bien quand il y avait des têtes de bonhomme, avant. Je mettrais la tête de Druillet (Philippe Druillet) et Liberatore (Tanino Liberatore). Ça ferait un beau billet de banque, tiens… « Donnez-moi un billet de Liberatore, pour m’acheter du nougat ! »
Y a-t-il un métier que tu détesterais faire ?
Il y a des tas de métiers que je détesterais faire. En fait, je suis vraiment bon à rien. (rire) J’aime bien à petite dose le commerce, le contact des gens, mais au bout d’un moment ils me fatiguent. Au début, j’aime bien mais au bout de quelques heures, j’en ai assez. Tout ce qui est métier de contact avec des collègues au quotidien, j’aime pas. La vie en entreprise, pour ce que j’en ai vu, ça ne me plaît pas. J’aime bien les métiers un peu solitaires.
Si tu pouvais être réincarné en une plante, un arbre ou un animal…
J’en sais rien… Un animal du futur qui n’existe pas encore… ou alors une pieuvre, j’aime bien les pieuvres. Un poulpe. Ça me plairait bien d’avoir plein de tentacules. (rire)
Si Dieu existe, que voudrais-tu l’entendre dire de toi après ta mort ?
Moi, je crois en la réincarnation, alors je pense que Dieu, on l’a tous déjà rencontré un paquet de fois… donc : « Encore toi ? »
Fin du « moment Bernard Pivot ».
Avant de te libérer, le fan inconditionnel que je suis doit te poser LA question : le 13ème et dernier tome de Requiem, tu le commences quand ?
Je le commence en janvier… voire même un peu après.
Là, j’ai une commande pour Metal Hurlant : un spécial « Hellfest ». J’ai contacté Pat Mills pour qu’il m’écrive un truc : on va faire une assez longue nouvelle : sept ou neuf pages sur le Hellfest qui se déroulera sur Resurrection (le monde infernal de Requiem). Il y aura Lemmy (Bassiste et leader de Motörhead, disparu en 2015) en maître de cérémonie et puis la scène du Hellfest sera au milieu d’un lac de braise, avec des démons, un concours de guitaristes morts : un truc très humoristique. Tiens, d’ailleurs, il y aura un sujet d’actualité : les zombies, sur Resurrection, ils craignent le refroidissement climatique en enfer !
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