Un inspecteur débutant est muté à sa demande à la brigade Mondaine, Quai des Orfèvres. Aimé Louzeau a une vie compliquée. Sa mère le couve et son père est un prêtre devenu fou. En 1944, Louzeau revient sur sa vie de flic qui a commencé en 1937. Une histoire très forte écrite par Zidrou et sur laquelle le dessinateur Jordi Lafebre revient.
L’inspecteur Louzeau
Vous aviez déjà travaillé avec Zidrou sur Lydie.
Oui et c’est ce qui nous a donné envie de retravailler ensemble, de faire autre chose. Notre équipe marche bien.
Zidrou a voulu créer un nouvel univers avec Louzeau, flic à la Mondaine ?
Tout à fait. Il a fait un vrai choix. Il voulait effectivement proposer un univers nouveau aux lecteurs, mettre en place son histoire. Ce n’est pas simple d’écrire un scénario novateur et commercial. La difficulté, et la bonne idée, a été de créer un monde dans lequel le héros, Louzeau, était un policier qui n’en n’était pas un au sens classique du terme.
Pourquoi Zidrou a choisi la Mondaine et cette époque ?
L’époque pour les choix à faire dans les moments importants. La Mondaine pour essayer de comprendre où commence la pornographie. Louzeau est confronté au pouvoir du service dans lequel il travaille, qui peut monter des dossiers sur les vices des puissants, contrôler la prostitution. D’ailleurs, on ne juge pas un personnage. On le prend comme un ami, un fils. J’ai de l’affection pour lui.
Avec Zidrou, comment avez-vous fonctionné ?
La formule est celle du diptyque. On a discuté du rythme. J’ai visualisé son scénario, cherché les acteurs, fait le casting avec mon crayon. Le père, le prêtre défroqué, est peut-être le personnage le plus sympathique, le plus courageux. J’ai aussi une passion pour la Seconde Guerre mondiale.
Avec Zidrou, on travaille en toute confiance, dans la même direction. Moi je dois apporter quelque chose au livre par le dessin bien sûr mais aussi par le découpage. Je travaille sur du A3 et je fais mes couleurs sur ordinateur. J’ai été obligée de compulser une énorme documentation sur les années quarante. On a décidé avec Zidrou de continuer à travailler ensemble après ce diptyque mais on n’a encore arrêté de projet.
Vous avez un dessin très expressif, au trait accentué volontairement.
Oui mais je ne cherche pas la caricature en tant que telle. J’augmente la capacité réaliste par ce moyen. J’essaye de matérialiser toutes les facettes de l’être humain. Ce qui est primordial pour moi.
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