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La Flamme et l'État

A l'origine d'une série pile entre aventure, science-fiction et fantasy, Karim Friha nous raconte comment est né sa dictature de la Flamme et ses trois jeunes résitants... C'est l'histoire d'une dictature religieuse aux influences très mêlées !

Quelle a été la genèse de l’album ?

Karim Friha : Ce n’est pas une question facile, il y a beaucoup de thèmes ou d’images et d’univers que je porte dans La Flamme et l'orage qui me suivent depuis l’adolescence. Visuellement, mes sources d’inspirations principales ont d’abord été des univers à l’esthétique particulière, Final Fantasy surtout, même si je ne joue plus beaucoup aux jeux vidéo.

À l’inverse je me rattache souvent à la réalité pour raconter mes scénarios ! J’aime raconter des histoires qui peuvent se dérouler dans n’importe quel cadre. Ensuite il y a une esthétique que j’aime : c’est une dictature religieuse, théocratique comme il en a existé partout dans l’Histoire. Nos trois héros vont se retrouver à lutter contre cette théocratie, par conviction, mais aussi parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix pour vivre.

Après il y a beaucoup de mélanges des genres. Des éléments viennent tout droit du XIXe siècle et de romans de cette époque, Victor Hugo et Charles Dickens en tête notamment. Ma première série, Le Réveil du Zelphire était très inspirée des univers de Jules Verne, qui ont essaimé ici, esthétiquement.


Comment arrivez-vous à gérer l’équilibre entre les éléments de science-fiction, réalistes et fantastiques ?

Ça fait partie des défis scénaristiques pour que tout soit cohérent. À partir du moment où l’on pose une règle de base pour le fonctionnement d’un élément il faut la conserver... Mais la technologie de cet univers fonctionne sur des principes plus alchimiques que scientifiques, un peu mystiques.

L’idée c’est que les trois héros représentent chacun une manière de lutter contre l’obscurantisme. À quoi s‘opposent les régimes totalitaires ? À la science, à l’art et à l’imagination. J’aime concrétiser ces thématiques et c’est amusant de le faire en créant un univers particulier. La fiction c’est toujours un moyen de traiter de la réalité, sociale ou politique.


Comment avez-vous construit ces trois personnages principaux ?

Estevan c’est le jeune aristocrate riche, issu d’une famille collaborant avec la Flamme mais qui en est profondément insatisfait : il se pose des questions. Léor vit dans les bas-quartiers, possèdes des pouvoirs qu’il ne peut pas expliquer, en plus d’être profondément marqué par la pétrification de ses parents. Carmine enfin est courageuse, énergique et active mais a aussi une certaine tristesse, une certaine résignation parfois. Après tout, cette dictature a le soutient du peuple, c’est difficile de la mettre à bas.


Ce soutient du peuple est-il une adhésion véritable ou du fanatisme ?

Au début, la Flamme n’était qu’une petite flammèche et plus elle a d’adorateurs, d’adeptes, plus elle devient forte. Les premiers prêcheurs de la Flamme venaient donc haranguer la foule des quartiers pauvres et se substituaient en somme à un État défaillant, en apportant nourriture et médicaments. Donc il y a une véritable adhésion chez une partie de la population !

La Flamme est une religion semblant très stricte dans ses règles...

Finalement c’est une dictature militaro-religieuse assez classique, d’une forme qui se répète dans tous les totalitarismes théocratiques.

Combien d’albums prévoyez-vous pour la série ?

L’histoire devrait compter trois tomes. J’ai aussi d’autres idées pour la suite, d’autres univers assez différents que j’essaie d’explorer en ce moment !


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