Ecologiste radical
Terminus et Le Transperceneige, c’est une BD militante ?
Jean-Marc Rochette : Je suis un écologiste radical. Aujourd’hui encore, on distille de la peur dans des informations tronquées ou on nous ment. Nous sommes manipulés. C’est aussi ce que nous racontons dans Terminus.

Olivier Bocquet : Les idées de Jean-Marc sont très fortes et je sentais que je pouvais les développer. On a fait le story-board ensemble. On a mis neuf mois.
Terminus est un aboutissement pour vous ?
Jean-Marc Rochette : Oui, c’est une sorte de chef d’oeuvre à 60 ans. On concurrence Japonais et Américains avec la qualité de cette BD. J’ai fini. Je ressens le sentiment du devoir accompli car j’ai dessiné sur un scénario super d’Olivier.
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A 17 ans, j’étais un jeune militant écologiste anti-nucléaire. Trente après je règle mes comptes. C’est l’aboutissement d’une oeuvre. Les monstres que j’ai dessinés sont directement inspirés de photos d’enfants malformés après Tchernobyl.

Olivier Bocquet : On montre aussi comment des foules peuvent se laisser aller : lynchage, assauts sexuels, etc. Mais Puig, le héros, ne baisse pas les bras. Il résiste, refuse la violence. Le couple qu’il forme avec Val s’avère être celui de deux vrais héros. Une sorte de saints, qui refusent cette parodie de démocratie.
Jean-Marc Rochette : Donnez le pouvoir à quelqu’un et il en fait ce qu’il veut. Prenez Malville et son réacteur Super Phénix : on sait que c’est dangereux mais il n’y a pas de réactions. Les politiques savent les risques et les avantages à court terme de ces bombes à retardement. Avec Terminus, on ne ferme pas la porte à l’espoir mais on est sur un optimisme lointain.
Et après Terminus ?
Jean-Marc Rochette : On verra comment l’album est accueilli. Il est fait pour être lu le plus possible. Après on verra. Peut-être un préquel du Transperceneige, avant le train. Comment une société passe de l’abondance à plus rien. Une arrogance suprême mise à genoux. Cela sera généré par une tempête de neige et une glaciation, pas par une apocalypse.
