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Ciou emmène Andersen à l’époque nécro-kawaï

Poucette embrasse sa part sombre et 70’s !

Pourquoi avoir choisi de publier le récit en deux langues au sein du même livre ?

À travers les deux langues se trouvent deux manières de raconter les contes. La version anglaise est beaucoup plus dans le voyage et la rapidité ; la tension et la vitesse de l’action sont plus explicites. D’ailleurs j’ai assisté à la lecture d’une conteuse et c’était évident à l’écoute ! C’est une méthode narrative typiquement anglaise qu’on peut retrouver dans la course effrénée d’Alice au pays des merveilles.

Extrait de Thumbelina

Il y a aussi des différences dans le contenu de l’histoire, la sorcière dans la version anglaise, devient une paysanne dans la française : ce sont deux visions du monde différentes ! Les deux textes sont aussi sont deux traductions différentes et contemporaines à Andersen qui vivait au XIXe siècle. C’était aussi intéressant de répondre à ces premières traductions avec ma version illustrée très contemporaine.

Les deux versions de l’histoire sont aussi intéressantes pour les gens qui veulent apprendre l’anglais ainsi que pour exporter le livre à l’étranger. Je me rends compte que par rapport à l’international, la France a du mal à développer des livres bilingues.

Quelle est la morale du conte Poucette ?

Je ne crois pas qu’il y ait de morale dans ce conte, je le vois plus comme un voyage et un concours de circonstances. Mais il n’y a jamais vraiment de morale dans les histoires d’Andersen et on lui a beaucoup reproché ! Cela n’a pas grand-chose à voir avec les contes moralisateurs de La Fontaine... et c’est aussi ce qui m'intéresse.

Extrait de Thumbelina
Les illustrations sont très indépendantes du texte. Par exemple, Poucette décrite douce et fragile dans le texte est illustrée avec une rangée de dents pointues !

Ça c’est mon univers ! Un peu comme Tim Burton, je traite le côté sombre du conte ! J’amène un monde surréaliste avec une grande part de rêve.

C’est mon interprétation, la troisième interprétation si on compte les deux traductions ! Et en même temps ça reste très féérique, psychédélique… ce n’est pas pour les petits enfants, je pense ! Quoiqu’un enfant qui aime Tim Burton, Harry Potter ou encore Miyazaki sera peut-être à même de s’ouvrir à cet univers.

Comment procédez-vous pour vos illustrations ?

Je commence par peindre à l’acrylique et à la gouache puis je passe à l’encrage avec des stylos techniques : il n’y a aucune colorisation à l’ordinateur. Comme les illustrations sont à l’échelle, je travaille avec des loupes. Les illustrations m’ont pris jusqu’à six mois à elles seules. Pour les couleurs, j’utilise ma palette habituelle : le vert foncé, le violet… des couleurs typiques des années 70, une gamme très large et très vive qui contraste bien avec le trait noir !

D’autres illustrations de contes à venir ?

Je vais travailler sur le conte norvégien A l’Est le Soleil à l’Ouest la Lune qui est une version de La Belle et la Bête.

Extrait de Thumbelina

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