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Amour, monstres et bonheur selon Scott Campbell

Scott Campbell, alias Scott C., est un drôle d’auteur jeunesse. Féru de pop culture, il crée des jeux vidéo mais aussi des livres pour les enfants. A l’occasion de la sortie d’Un amour de Zombie 2 1, il nous nous emmène en balade dans son univers où se mêlent bizarre et tendresse.

Pourquoi avoir choisi la littérature jeunesse, en plus du jeu vidéo ?

Scott Campbell : Longtemps, je me suis demandé pourquoi je créais. Et j’ai finalement trouvé ma réponse, toute simple : je veux revenir à la joie de créer des trucs, quels qu’ils soient, comme je raconte au début d’Amazing Everything. Quand je regarde mon fils absorbé par un dessin qui est en même temps une histoire et un jeu, c’est l’incarnation parfaite de cette joie simple que je veux trouver en dessinant. Comme j’aime dessiner à la manière d’un enfant, je me suis dit pourquoi ne pas dessiner et construire des histoires pour eux ?

La Machine à Câlins

Extrait de La Machine à Câlins

D’autre part, les dessins et les histoires d’enfants m’inspirent énormément, peut-être même plus que tout le reste. C’est donc une chose très agréable que d’essayer d’interagir avec les enfants, que ce soit par le dessin, le récit ou même le fait de chanter ensemble ! Ecrire des livres pour ce public est une manière de continuer la conversation avec eux...

Quelle technique utilisez-vous ?

En ce moment, j’utilise de l’aquarelle mais je suis passé par toutes sortes de techniques ! Plus on devient vieux, plus il est difficile de se mettre à de nouvelles techniques car cela implique d’être mauvais pendant un certain temps ! Mais je m’y astreins car j’adore l’excitation que procure la nouveauté. C’est la même chose avec les nouveaux projets : je peux essayer plein de choses très mauvaises avant de tomber sur quelque chose de convenable ! [Rires]

Et comment choisissez-vous les scénarios que vous illustrez ?

Je choisis des récits basés sur des choses que j’aime, qui sont intelligemment écrits, c’est à dire qui ne sont pas condescendants avec les enfants mais leur racontent des choses d’égal à égal. Et il faut aussi que ce soit une histoire que je n’aurais pas pu écrire tout seul !

Extrait d'Un amour de Zombie

Extrait d'Un amour de Zombie

Quant à l’humour, j’adore quand il est présent dans les livres mais je n’aime pas quand il est trop évident ou souligné, car il ne fonctionne pas : il faut aussi laisser les enfants interpréter le texte. D’où aussi mon besoin que le texte et l’illustration se complètent et ne se répètent pas !

Et comment s’est passée votre collaboration avec Kelly DuPucchio sur Un amour de zombie ?

C’était très intéressant et amusant à créer ! J’étais très surpris car Kelly m’a encouragé à aller très loin dans le bizarre, en ne me donnant qu’une seule règle : je ne devais pas faire sortir de vers de la peau des personnages. Les enfants adorent cet univers un peu macabre, où les vers sortent des tombes et se baladent dans la maison ! D’ailleurs Kelly me faisait plein de suggestions pour les gags : les vers dans les chocolats viennent d’elle !

Finalement, il fallait que ce zombie soit un freak, un peu répugnant, car la morale est simplement : même un zombie a le droit à l’amour !

La Machine à câlins

La Machine à câlins

Vous adorez aussi travailler l’humour de répétition par exemple dans La Machine à câlins

La répétition est très importante pour moi dans La Machine à câlins, pour que l’enfant puisse s’inclure dans ce récit aux mots simples. Et quand on lit ce livre en famille, ça fonctionne facilement, car on peut faire des câlins à chaque fois que le héros en fait !

Souvent vos livres parlent des relations entre les personnages…

Même si l’amour, la joie et l’amitié reviennent toujours dans mes œuvres, ce choix n’est pas conscient, il se fait naturellement ! D’ailleurs je suis toujours étonné que mes œuvres se vendent si bien à la Saint-Valentin... mais c’est tant mieux si elles y ajoutent de la joie et des zombies ! [Sourires]

D’ailleurs, je trouve très agréable de rendre les gens heureux même à travers des situations inconfortables ! C’est un défi hyper important et agréable. Ça sonne peut-être un peu niais, mais j’adore rendre tout heureux : je m’amuse souvent à mettre des visages sur des objets pour qu’ils aient l’air heureux !

D’où aussi ma palette aussi avec ses tons un peu passés avec ses tons automnaux, doux et chauds en même temps.

Extrait de Dragon d'Est, Dragon d'Ouest

Extrait de Dragon d'Est, Dragon d'Ouest

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