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Les coulisses de Herr Doktor avec le dessinateur Denoël

Après trois livres successifs dépeignant les parcours de personnes ayant marqué les heures sombres du conflit mondial, Denoël, avec le scénariste Jean-François Vivier, offre la suite des aventures fictives de Herr Doktor. Découverte des coulisses avec le dessinateur, Denoël.



La reprise des aventures de Herr Doktor après l'interruption de cinq années, a représenté un "défi graphique" ?

Denoël : Oui, cela fait quelques années d'attente pour les lecteurs (rires). J'ai repris sans difficulté notre cher médecin comme si je l'avais quitté la veille tant ce projet nous tenait à cœur à tous les deux, Jean-François et moi. Avec sans doute plus de justesse dans le trait, avec le désir d'être dans la continuité sans rupture apparente malgré la différence d'ambiance des 2 actes. J'ai pris plus de temps pour le dessin. Je ne voulais pas bâcler sachant que la patience des lecteurs devait être récompensée. Je me suis efforcé de donner le meilleur de moi-même, tant dans la précision historique (Le Berghof, le Berlin du printemps 1945), que dans l'expressivité des personnages. Il fallait faire passer beaucoup d'émotions.


Dans Septicémie, second chapitre de ce récit, quelle est la scène qui vous a demandé le plus d’efforts?

Denoël: Je dirais la séquence dans le bunker. Soigner les angles, et les points de vue, et ce avec un savant dosage entre fiction et vérité historique.




Le genre historique semble avoir votre faveur. Un genre qui vous définit comme un homme épris du passé ?

Denoël : J'ai toujours aimé l'Histoire et les récits sur fond historique. Mais j'ai des projets autres, tels que celui avec Jean Depelley, dans un style humour et aventure mettant en scène des écoliers dans la France de 1963 : une fantaisie vintage !
Egalement un projet dans l'Amérique de la Grande Dépression, ou autour de Salomé avec une scénariste. La difficulté étant de dégager du temps sur tous ces essais !


Comment travaillez vous avec Jean-François Vivier ?

Denoël: Jean-François m'envoie un synopsis, puis un découpage par séquences, au fur et à mesure de l'avancement des planches. Il n'y a que sur Herr Doktor que j'ai eu la vue d'ensemble dès le début. Sur le projet actuel, j'ai les 9 premières pages de script . Je lui envoie mes premières esquisses, on modifie le découpage . A ce stade c'est assez souple et il y a toujours des ajustements. Quand j'attaque ma planche crayonnée, je suis assez fidèle à ce premier jet. Je peux avoir 2 versions d'une même page ; rajouter une case; enlever les répétitions, raccourcir. La BD, c'est faire des milliers de choix et beaucoup enlever ! J'ai de quoi m'occuper à temps presque plein pour environ 1 an. Depuis 7 ans que nous travaillons ensemble, on se connaît assez pour que cela se passe de façon harmonieuse et ouverte. On se complète bien en somme !

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