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Une biographie bienveillante pour Jayne Mansfield

Longue chevelure blonde, un corps de rêve, lèvre pulpeuse, QI de 163, Jayne Mansfield avait tout pour devenir LA star de cinéma des années 50/60. Malheureusement, un accident tragique l'emporte le 27 juin 1967. Jean-Michel Dupont réalise pour Glénat et sa collection 9 ½ une biographie de la playmate intitulée Sweet Jayne Mansfield. Il est accompagné du dessinateur italien Roberto Baldazzini, un habitué des illustrations de belles femmes. Pour ZOO, ils partagent leurs impressions sur cette tragique héroïne de la légende d'Hollywood. 

Pourquoi avez-vous souhaité faire une bande dessinée sur Jayne Mansfield?

 

Jean-Michel Dupont: Elle symbolise une époque. Quand on fait une bande dessinée, quand on parle d'une personne, il faut que ce soit aussi un personnage. C'est le cas de Jayne Mansfield. On a une histoire racontée, on a des choses à dessiner, à mettre en scène, des éléments intéressants. On peut apprécier l'histoire sans connaître la personne. SI j’ai eu envie de traiter ce sujet, c'est non seulement pour le personnage, mais aussi le contexte dans lequel le personnage a vécu. C'est la fin d'une certaine époque d'Hollywood. Tout le star-system a été basé sur le fait que les stars étaient les objets, les employés des studios. Dans les années 60, ce système a commencé à changer parce que les acteurs ont commencé à faire face.

Roberto Baldazzini: Après avoir lu le scénario, j'ai dit oui à l'éditeur, le scénario me plaisait beaucoup. Jayne est une très belle femme, donc à dessiner, c'est quand même très intéressant. C'est vrai que pour moi, elle était une icône du glamour, de la séduction et de la sensualité. Pour moi, c'était la première biographie dédiée à un personnage Je suis très heureux que l'on ait pu penser à moi pour ce projet.

Vous êtes vous beaucoup documenté pour vous rapprocher de la réalité?

 

J-M.D: J'ai lu plusieurs livres qui existent sur Jayne Mansfield. Enfin, je me suis surtout intéressé aux biographies écrites par des gens qui l'ont connu: sa meilleure amie et son secrétaire. Après, il y a un autre livre dont je me suis basé, qui est aussi une biographie, mais écrite par une féministe au début des années 70 , Martin Saxton. Elle a une vision un peu féministe du personnage que j'ai trouvé très intéressant, ça donne un éclairage différent sur ce personnage qui est un sex-symbol. Jayne était vraiment l'archétype de la femme objet des années 50 et 60. Mais en même temps, elle a une personnalité particulière, et ça, c'est un des thèmes du livre. Il m’a fallu 8 mois pour réaliser le scénario.

R.B: C'était un travail très très difficile pour la reconstitution des documents, de personnages d'ambiances. Il y a beaucoup de cases avec beaucoup de personnages. Je suis très satisfait du travail accompli.

Il y a très peu de textes dans cet album, c'est un choix?

J-M.D:  Il y a beaucoup de plans. Ça donne une bande dessinée très immersive. Ça la rend plus cinématographique. En bande dessinée, je cherche à raconter un maximum d'éléments par l'image plutôt que par l'écrit. Ça tient aussi à l'exercice de la biographie ou du portrait. C'est que, comme on est obligé pour des raisons de de narration et de rythme, de passer très souvent d'une époque à l'autre. Très souvent les scènes passent d'une situation à l'autre. Ça va très vite. Si le texte est très long et qu'on met beaucoup de temps à les lire, le lecteur peut se perdre un peu. Le parti pris, c'était d'avoir une voix qui ne soit pas identifiée, mais qui a un ton plutôt gentil, tendre envers Jayne.

Roberto, vous êtes un maître du dessin érotique, avez-vous souhaité ramener les codes de ce genre dans cet album biographique?

 

R.B: Ceci n'est pas une histoire érotique, mais mon style personnel l'est. J'ai interprété le scénario à ma manière. Mes lignes claires sont érotiques dans cette histoire. L'érotisme n'est pas immédiat, il est caché. Puis le scénario parle d'une femme séductrice. Je pense avoir trouvé un bon équilibre dans le dessin.

 

Le rose est omniprésent dans le livre, c’est un choix de votre part?

 

J-M.D: Oui et non, on peut dire que c’est un choix logique.C'était sa couleur fétiche: elle vivait dans un palais tout rose qui s'appelle le Looping Palace, elle avait déjà une voiture rose, elle avait un caniche qui était rose. Ça vient de son obsession de devenir une super star d'Hollywood. En fait, elle s'est toujours beaucoup inspirée des grandes stars d'Hollywood. Elle ressemble à Marylin Monroe mais, sa star de référence c'était Jean Harlow. Elle était aussi obsédée par le rose, donc donc en fait, Jayne n'a rien inventé. Elle a juste voulu copier son modèle. Les couleurs sont très belles, c'est important de parler des couleurs de Nicole Ballini. Je trouve qu'il y a beaucoup d'élégance dans ce rendu.

Qu'est ce qui vous plaît le plus chez Jayne Mansfield?

 

J-M.D: Son côté très paradoxal. C'est une femme objet, l'archétype du sex-symbol, l'objet du désir, du regard masculin. Mais toute sa vie, elle s'est comportée comme une manière très indépendante par rapport aux hommes, très dominante, très forte. De plus, elle est fascinante: en 2 ans de temps, elle est devenue une des femmes les plus connues du monde. Elle est reçue par la reine d'Angleterre, reçue dans le monde entier quand elle arrivait en France, elle avait un émissaire de la du président de la République qui venait l'accueillir. Puis elle est tombée dans une déchéance progressive.

R.B: Jayne Mansfield est une très belle femme. Ce que j’aime le plus dessiné, ce sont ses cheveux. Je préfère les brunes normalement mais c’est une très belle blonde!

Vous pouvez lire ici la critique ZOO de l’album Sweet Jayne Mansfield.

 

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