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Entretien avec Satoko Inaba et la sortie du manga Sakamoto Days

Sakamoto Days de Yuto Suzuki est la nouvelle série Weekly Shônen Jump que les éditions Glénat entendent bien faire découvrir au public français. Rencontre avec Satoko Inaba, la directrice éditoriale franco-japonaise, qui nous fait découvrir cette nouvelle licence et son activité.

« Ce titre nous a immédiatement marqués. Au bureau, les collègues m’ont tous demandé, dès la lecture du premier chapitre, si j’allais me positionner. J’avais le même ressenti, donc je n’ai pas attendu pour faire une proposition. » Et il ne fallait pas tarder à le faire, car entre éditeurs français, la concurrence sur les titres du célèbre magazine japonais est rude. « Pour une série Jump, il nous faut préparer une offre dès le premier chapitre. On ne peut pas attendre la sortie d’un tankobon*, comme pour les autres séries. »

Sakamoto Days, Tome 1

Sakamoto Days, Tome 1
© SAKAMOTO DAYS © 2020 by Yuto Suzuki/SHUEISHA Inc.

Distribuer les coups avec humour

Sakamoto Days, c’est donc l’histoire d’un tueur de la mafia qui décide de prendre sa retraite pour s’occuper de sa femme et de leur fille. Il a promis à son épouse de ne plus tuer. Mais le monde du crime n’entend pas le laisser partir librement et il lui faudra faire face aux plus puissants tueurs, tout en respectant les règles de sa vie d’épicier de quartier.

« On était complètement dans la veine Shonen Jump avec un héros charismatique et beaucoup d’action. Mais il y avait ce traitement humoristique, plutôt rare ces derniers temps. Cela pouvait vraiment fonctionner en France. »

La lecture des deux premiers tomes, mis en vente au printemps, confirme cette première impression. L’équilibre entre les scènes d’action et d’humour est bien présent. Suzuki Yuto se révèle effectivement être virtuose dans les scènes de combats sous adrénaline. Mais l’humour n’est jamais loin, comme le montre la scène du parc d’attractions du tome 2. Il compose toujours avec ces deux éléments narratifs sans en abandonner aucun.

Le casting s’étoffe rapidement de personnages surprenants que l’on se prend à vouloir revoir très rapidement. Bonne pioche de la part de Satoko Inaba « Shônen, ça ne désigne plus seulement du manga pour garçon. Je suis convaincue qu’un lectorat adulte et mixte se retrouvera complètement dans la vie de famille du charismatique Sakamoto.»

Responsabilités d'une directrice éditoriale

Cela fait maintenant quatorze ans que Satoko Inaba travaille pour l’éditeur historique d'Akira et Dragon Ball en France. Son fait d’armes ? Avoir réussi à imposer la série Tokyo Revengers de Ken Wakui quand personne n’y croyait. À l’inverse, elle regrette d’avoir laissé passer Demon Slayer, qui s’est avéré plus fort que prévu au fil des chapitres.

« On travaille aussi à l’instinct. Il y a des idées reçues, sur l’édition de mangas en France. Mais ce n’est pas forcément l’offre la plus élevée qui l’emporte. Le tirage potentiel, ou même la conviction d’avoir une oeuvre qui compte entre les mains, cela compte énormément. » Et qui de l’idée que certaines séries mineures devraient être achetées pour avoir certaines grandes licences ? « Idée reçue aussi, du moins chez Glénat. Depuis le début nous sommes indépendants et nous bataillons titre à titre pour constituer notre catalogue. »

Vingt ans dans l’édition manga et une nouveauté majeure pour elle, le développement du numérique. Sakamoto Days est d’ailleurs en prépublication sur Glénat Manga Max depuis le mois de janvier. 
Une plateforme de « scantrad » légale qui permet de lire les premiers chapitres et ainsi, de mieux sélectionner ses achats.

*Tankobon : Le volume relié qui paraît au Japon une fois que suffisamment de chapitres ont été publiés dans le magazine de pré-publication.

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