Romain Renard est un artiste complet : il est tout à la fois auteur de bande dessinée, musicien, compositeur et cinéaste. Jeudi 2 juin 2022 en soirée, à l’initiative des organisateurs du festival Penn Ar BD, le Théâtre Max-Jacob, à Quimper (Finistère) a accueilli la première de son BD-ciné-concert Les chroniques de Melvile. De nombreuses dates vont suivre.
Deux guitares, un écran géant et un écrin pour cette première : le superbe Théâtre Max-Jacob de Quimper. Un de ces lieux qui vous transporte un spectateur dans un autre temps. Ça tombe bien, Les chroniques de Melvile et les trois tomes de la série Melvile, de Romain Renard, nous transporte aussi dans un autre espace-temps. Au fil de 57 minutes, la caméra filme les grands espaces québécois qui viennent prendre place entre des dessins extraits de la BD. Entretien téléphonique depuis la Belgique avec le créateur de l’univers Melvile.
Romain Renard
© DR
De quoi parle votre trilogie en BD, Melvile, et le quatrième volet, Les chroniques de Melvile ?
Romain Renard : C’est l’histoire d’une petite ville perdue dans un territoire sauvage entouré de montagnes et de forêts séculaires. Elle a été fondée par une poignée d’illuminés qui pensaient y trouver le paradis terrestre. Mais cette terre était déjà habitée par autre chose et l’environnement influence la vie des habitants. On suit cette histoire à travers le parcours d’un habitant dans chaque tome : un écrivain dans le premier, un astrophysicien retraité dans le deuxième et dans le troisième tome, un homme qui revient à Melvile vingt ans après le drame de sa vie : il y a perdu son grand amour dans un incendie de forêt. Le quatrième volet, sorti en même temps que le troisième tome, s’appelle Les chroniques de Melvile et raconte l’histoire de la ville.
Combien de temps avez-vous travaillé sur cette série ?
R.R : Dix ans en tout. Au départ, je souhaitais écrire un grand récit orchestral de deux cents pages. Mais mon éditeur m’avait demandé de commencer par un personnage pour voir si ça fonctionnerait. Ça a tellement bien marché qu’aujourd’hui, j’ai bien écrit un grand récit orchestral, mais de mille pages !
En quoi consiste le BD-ciné-concert Les chroniques de Melvile ?
R.R : L’idée du ciné-concert est que chaque livre est accompagné d’une bande-son originale que je compose. Le film projeté est un mélange de vidéos que j’ai tournées dans des forêts québécoises et de dessins qui racontent l’histoire de la ville, entrecoupée de chansons que j’interprète avec mon ami Jean-Christophe Carrière. Nous jouons et sommes accompagnés de deux bandes magnétiques…
Spectacle Les chroniques de Melvile
© Pierre Fontanier, 2022
Est-ce une première à Quimper ?
R.R : De la dernière version, oui. Mais on avait joué la première version, il y a environ cinq ans. On a d’ailleurs joué dans le monde entier au fil d’une soixantaine de dates en Europe, à Cuba… Avec cette deuxième version, on retourne donc à un format qu’on a déjà bien expérimenté. C’est le pendant musical du quatrième livre, Les Chroniques de Melville. Le public sera immergé dans une ambiance entre David Lynch, John Carpenter et Jim Harrison. Pour la suite, je suis en train d’adapter le troisième tome de Melvile en film d’animation.
Toutes les dates de la tournée, les bandes-annonces qui accompagnent les albums et l’intégralité de l’univers de Romain Renard sur melvile.com
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