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Blitz : l'intensité des échecs à la sauce samouraï

Être Français, fan de manga et d’animé, écrire son histoire, la faire dessiner et coécrire par des Japonais, être publié dans Shonen Jump et négocier un japanim... C’est le destin fou de Cédric Biscay, créateur du manga Blitz publié chez Iwa. Un shonen de sport sur un sujet peu traité jusqu’ici : les échecs !

Tom est collégien. Grâce à un casque de réalité virtuelle, il devient incollable sur les échecs. Il rejoint donc un club et découvre qu’il a malgré tout beaucoup à apprendre pour gagner contre les meilleurs joueurs de son âge.

Un auteur et un entrepreneur

Cédric Biscay est une figure à part. Ayant créé une entreprise de production de jeux vidéo et d’animés, il a longtemps été le représentant d’institutions économiques japonaises en France. Son Japon à lui, c’est la génération « Club Dorothée ». « Grâce à Shibuya Productions, j’ai eu l’opportunité de publier mon propre manga, mais j’ai attendu d’avoir la bonne histoire. Le manga, c’est un style graphique. Je voulais faire appel à un dessinateur japonais et ça a été Daitaro Nishihara

Un pari réussi. Sept tomes publiés en France dont le dernier sorti en juin, et la conquête du marché anglo-saxon. « J’ai publié Blitz avant le buzz du Jeu de la Dame, sur Netflix. Donc quand les éditeurs locaux ont cherché du matériel à publier, nous étions déjà présents et légitimes. » Une légitimité renforcée par le parrain de la série, le Grand Maître International des échecs, Garry Kasparov, consultant et personnage du manga.

Cédric Biscay : Blitz : l'intensité des échecs à la sauce samouraï

Cedric Biscay, scénariste de Blitz © IWA / Shibuya productions

« Le Shonen sportif, c'est un manga d'intensité ! »

Grand amoureux d’Olive et Tom, Cédric Biscay a retenu deux points : « L’humour et l’intensité. C’est l’équilibre entre ces deux émotions qui donne envie de lire de tels mangas. » L’intensité, ce sont des parties totalement cérébrales ou totalement... épiques : « Transformer mes héros en combattants, ça me permet d’accélérer le rythme. J’adore les parties mises en scène sans combat, mais les duels de concentration, ça peut devenir rébarbatif. C’est plus entraînant ainsi.»

Cédric Biscay sait où il va. Son histoire pourrait tenir en 25 tomes. « Même si j’ai une écriture atypique dans le métier, je connais ma fin et je sais précisément quelle histoire je veux raconter.» Reconnaissons qu’il tient son pari pour l’instant. Il propose un shonen qui n’a pas à rougir face aux propositions japonaises et qui montre que les Européens peuvent tout à fait trouver leur place dans ce mode d’expression spécifique de la bande dessinée mondiale.

Article publié dans le mag ZOO MANGA N°4 Juillet-Août 2022

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