Le Cabaret Vert est un festival de BD pas comme les autres. Déjà, parce qu’il commence à 16h le premier jour. Presque tous les dessinateurs invités (70) sont là dès le 15 août pour rencontrer leur public, qui est en partie différent de d’habitude. Car le Cabaret est également un grand festival de musique avec près de 30 000 personnes attendues par jour. Une des têtes d’affiche de la soirée est PJ Harvey mais certains auteurs sont encore en dédicace pendant sa prestation. Ils pourront se consoler en allant assister par exemple au concert punk-rock énervé des Fontaines D.C, au chanteur se produisant en kilt.
Mais revenons à la BD. Première rencontre de ce mercredi 15 août : Jean-Baptiste Andreae, dessinateur virtuose des séries Mangecoeur, La confrérie du Crabe et Azimut. Il vient de faire sensation avec son dernier ouvrage, La cuisine des ogres, scénarisé par Fabien Vehlmann.
Comme nous sommes au cœur d’un festival de musique, parlez-nous de la musique que vous aimez ?
Jean-Baptiste Andreae : J'aime des choses assez différentes : le blues, le blues-rock, le rock et même le rock un peu plus énervé. Comme je suis d'une génération d'une autre époque, c'est les années 70-80. Avec Deep Purple, Jimi Hendrix... Depuis quelques années, je me suis mis à l’électro aussi avec Air, Monsieur Oizo… Et des musiques de film avec Nino Rota, Danny Elfman…
Et vous dessinez en musique ou en silence ?
J.-B. A. : Alors ça dépend complètement. J'ai des humeurs plutôt silence et des humeurs musique. Mais je ne suis pas le seul décideur parce que je travaille en atelier et le grand patron de l'atelier, c'est Nicolas Dumontheuil ! Souvent c'est lui qui qui met la musique et c'est très varié aussi. Ça peut être des musiques de films, du punk, des trucs un peu énervés.
Vous avez passé cinq ans sur La Cuisine des Ogres, paraît-il ?
J.-B. A. : Je dirais que j'ai passé deux ans dessus ! Il y a effectivement presque cinq ans depuis mon dernier album, mais il s'est passé pas mal de choses depuis que je l'ai fini le dernier tome d'Azimut qui était ma série précédente. Je me suis mis à chercher réellement un scénariste il y a à peu près 3 ans. Et puis la rencontre avec Fabien s'est faite, pour mon plus grand bonheur. Puis il a fallu le temps de faire ces 78 pages !
La Cuisine des Ogres © Rue de Sèvres
C'est un univers vraiment hors norme qui est décrit dans cette cuisine. Outre votre imagination, avez-vous été puiser dans des influences picturales, littéraires pour le composer ?
J.-B. A. : Il y a un peu de tout, il y a peut-être d'une part Fabien Velhmann qui me propose plein de références par rapport au scénario. D'une part d'une manière générale, mais ensuite quand il me parle d’une scène particulière, il va me citer telle scène de tel film ou de telle peinture. Donc ça me nourrit pas mal. Mais il y a aussi évidemment tout mon imaginaire qui va se greffer là-dessus, parce que j'aime bien apporter mon grain de sel aussi ! Donc c'est un gros mélange de tout ça, chacun apporte sa part.
Il y a une grosse part de Fabien puisqu’au départ, c'est quand même son histoire. Mais c'est vrai qu'il est très attentif à ce que je me retrouve dans cette histoire et que j'y trouve mon compte. Il y a aussi des créatures qui peuvent venir de moi.
La Cuisine des Ogres © Rue de Sèvres
Qu'est-ce qui vous a le plus plu dans cette histoire ?
J.-B. A. : Cet univers de cuisine des ogres, justement ! Les escadrons qui sont spécialisés, ceux des desserts, ceux des entrées, ceux des plats principaux, certains font uniquement les poissons, etc. Aussi les différents peuples ! Dont le peuple des laveurs de vaisselle qui sont des korrigans. C'est un univers qui est très riche et qu'on peut explorer sans fin.
Donc vous travaillez sur un second album ?
J.-B. A. : Je suis sur un autre album : ce sera une autre histoire, pas la suite du premier, et avec un personnage différent en tant que protagoniste, puisque ce sera… (je ne sais pas si je peux le dévoiler) le compagnon de Trois-fois-morte dans le premier tome, le petit qui s'appelle Brèche-dent, le petit Korrigan, le chevreau, c'est lui le centre du récit.
CabaretVert24
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