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Mafia et pouvoir, un amour orageux

Ce siècle leur appartient. Ils sont partout, ont les moyens et savent faire régner le silence. Leur force ? Ils se sont alliés pour dominer et ont su s’imposer sans scrupule. Bienvenue dans les arcanes du pouvoir où la réalité dépasse souvent la fiction.

Quand la mafia fait de la politique

Une main lave l’autre

Les fictions sur les mafiosi siciliens, leurs vendettas et codes d’honneur ne cessent de fleurir. Aussi frappantes soient-elles, elles ne sont pas aussi imposantes que la véritable histoire de certaines organisations.  La plus connue d’entre elles, Cosa Nostra, mérite bien son surnom de Pieuvre au vu de ses réseaux tentaculaires présents dans toute l’Italie. Ses coulisses sont tapissées d’argent et de sang. On y croise entrepreneurs, hommes de main et politiques.

Pour se faire une idée de son ampleur gigantesque, il suffit de se lancer dans La Pieuvre. Les auteurs de cette BD ont compulsé plus de 10 000 pages d’archives pour raconter 14 ans de lutte contre la mafia en Italie dans un album de 400 pages. Dans cette histoire vraie, plus de 200 personnages jouent leur propre rôle, nous révélant l’étendue du pouvoir concentré dans les mains de chefs mafieux. On retrouve dans cette fresque, sous un masque animalier, de nombreux noms connus, dont certains des hautes sphères politiques.

Et on comprend immédiatement la difficulté de la tâche qui a coûté la vie au juge Falcone : lutter contre une organisation qui détient des postes clefs dans tous les secteurs relève quasiment de l’impossible. Non seulement ceux qui luttent contre la mafia se retrouvent isolés et menacés mais en plus les mafieux ont tant d’appuis hautement placés qu’ils se retrouvent bien souvent hors d’atteinte pour la justice.

Deux faces de la même médaille

Cette facilité à gangréner une société entière et régner dans l’ombre fascine. Le pouvoir obtenu par la mafia grâce à une gestion en sous-main de la politique n’a pas tardé à donner naissance à un duo de fiction. Deux hommes en quête de pouvoir : l’un par les urnes, l’autre par les armes. La mise en scène de cette double ascension a servi de trame à Sanctuary, une série manga en douze tomes.

A la place de Cosa Nostra, un clan de Yakuzas. Et au centre de l’intrigue, Hojo et Asami qui se sont promis d’arriver au sommet. Hojo dans l’ombre de la mafia et Asami sous les projecteurs de la scène politique.  Tous deux veulent le pouvoir et ont passé un pacte pour s’entraider afin de l’obtenir, coûte que coûte.

Malgré quelques passages nationalistes et bien pensants, cette fiction a le mérite de dresser une cartographie imaginaire de ce dont les hommes sont capables. Des coups bas, manipulations et retournements de situation nait une intrigue haute en couleurs qui, même si elle est très peu crédible dans son dénouement, permet d’appréhender à quel point, quel que soit l’endroit du globe, un pouvoir souterrain manipule aussi ses pièces sur l’échiquier politique.

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