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Mafia et pouvoir, un amour orageux

Quand la quête de pouvoir justifie les moyens…

La discrétion avant tout

De Villepin nie toute implication

De Villepin nie toute implication...

Quand ce n’est pas la BD qui renvoie dos à dos politique et mafia pour agissement illégaux ou immoraux, la réalité s’en charge par le biais des affaires. Il n’y a pas que la mafia qui profite des failles du système financier international. A ses côtés, hommes politiques de tous bords ou richissimes sociétés sont toujours à la recherche d’une discrète machine à faire disparaitre les transactions. C’est ce que nous a révélé l’affaire Clearstream.

Cette « banque pour banques », sorte de boîte noire de la finance faisait se côtoyer argent propre, transactions légales et gros sous à blanchir. Des sommes astronomiques s’y échangeaient et certaines transactions s’effaçaient comme par enchantement. Quand un journaliste, Denis Robert, découvre puis révèle comment fonctionne cette discrète société, il se retrouve au centre de nombreuses polémiques et démêlés judiciaires. Pour le public, entre les comptes non-publiés, l’affaire du corbeau et les querelles de politiques français, la saga Clearstream était un peu trop complexe à suivre en temps réel.

Le général Rondot sur le banc des accusés

...ce que réfute le général Rondot

C’est pourquoi L’Affaire des affaires, prend le temps de quatre tomes en noir et blanc pour faire de la pédagogie financière tout en nous laissant suivre un thriller financier haletant. Grâce à ce condensé d’enquête, on saisit à quel point Clearstream a pu servir à la fois les intérêts de la mafia russe, d’hommes politiques français et de quelques entreprises. Un tableau saisissant de la « mafia des affaires » complété par les phrases chocs de nombreuses têtes connues, plus ou moins impliquées. De quoi saisir qu’il ne fait pas bon toucher au portefeuille des gens de pouvoir, même s’ils n’appartiennent pas à la mafia russe…

Un scandale d’aussi grande ampleur méritait au moins un BD reportage de cette envergure. Et à y voir le nombre de personnes impliquées, l’étendue des manipulations, on se prend à rêver d’un changement radical. D’une lutte sans merci des justes contre ceux intéressés uniquement par l’appât du gain ou la soif de pouvoir. Quitte à utiliser les grands moyens…

Les battre avec leurs propres moyens

C’est ce qu’a fait le groupe des 508. Afin d’éradiquer la mafia et de laisser la mairie de New York à Jessica Ruppert, une humaniste, 508 personnes se sont liguées dans Le Pouvoir des Innocents. Cette fiction en trois cycles distincts met en scène leur combat pour une forme de justice sociale et ses conséquences. Prêts à tout pour voir disparaître la mafia et pour donner accès au pouvoir à la seule qui, selon eux, peut faire émerger un monde meilleur, ils s’engagent dans une lutte pour laquelle ils sont prêts à se salir les mains et ôter quelques vies.

De leur alliance aux intentions louables nait un complot. Un clan de 508 personnes aux rôles bien définis, qui élimineront les mafieux et pousseront Jessica Ruppert à la politique, mafia contre la mafia. Dans l’œil du cyclone, Jessica à qui profite cette machination, n’est même pas au courant de ces agissements.

Jessica Rupper, dommage collatéral du plan des 508

Xuan-Mai, dommage collatéral du plan des 508

Vaincre le mal par le mal, seule solution pour faire face à la gangrène de la corruption ? Ce thriller pose la question en nous attachant à la fois aux investigateurs du complot et aux dommages collatéraux, ceux qui se retrouvent mis en cause alors qu’ils sont innocents. Un bon moyen de mettre en perspective les notions de bien et de mal tout en s’intéressant aux enchevêtrements entre mafia et politique.

De clans servant leurs propres intérêts à un groupe défendant ce qu’il pense être le bien commun, se liguer pour briguer le pouvoir semble inéluctable. Reste à espérer que la fin justifie les moyens.

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