La poétesse Sepideh Jodeyri a récemment travaillé sur la traduction en persan du Bleu est une couleur chaude, publiée par un éditeur parisien. Son travail était passé relativement inaperçu jusqu’ici, mais la publication et la promotion de son dernier ouvrage ont ouvert une polémique en Iran. Polémique qui s’est rapidement transformée en un véritable lynchage médiatique à l’encontre de l’auteure...
Les médias conservateurs iraniens se sont déchaînés contre Sepideh Jodeyri à la publication de son denier recueil de poésie, Et etc. En cause ? Non pas ses poèmes mais sa traduction du Bleu est une couleur chaude et plus généralement, son « soutien à l’homosexualité ». La poétesse risquerait bien de ne plus publier le moindre livre en Iran : ses éditeurs potentiels prendront-ils le risque d’une nouvelle cabale médiatique ? Pire, son éditeur actuel, accusé de publier les écrits d’une « criminelle » pourrait perdre son autorisation de publication.
La réaction gouvernementale ne s’est pas fait attendre, puisque le dernier recueil de poèmes de Sepideh Jodeyri est d’ores et déjà interdit. De surcroît, une interview qu’elle avait accordé à un journal réformateur, Shahrvand, ne sera pas publiée par peur de représailles physiques et politiques, dont l’interdiction du journal. Les critiques du recueil, qui devaient paraître dans plusieurs journaux iraniens, devraient subir le même sort...
Enfin, le directeur du musée qui devait accueillir la promotion d’Et etc. s’est fait renvoyer. La rapidité de cette interdiction montre en tous cas l’influence des médias conservateurs en Iran, où l’homosexualité est punie par la peine de mort. Pour en savoir plus, vous pouvez retrouver la tribune de l’auteure du Bleu est une couleur chaude, Julie Maroh. N’hésitez d’ailleurs pas à la partager autour de vous ! Et comme elle conclut : « Il va falloir beaucoup, b.e.a.u.c.o.u.p. d’amour cette année. »
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