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Valérian et Laureline, L’Aventure aux mille planètes

Par les Chemins de l’espace (et du temps)

En plus de 40 ans de publication, Valérian et Laureline ont écumé le cosmos. De Syrte-La-Magnfique jusqu’aux confins de l’univers connu, sur les bords du Grand Rien. L’univers inventé par Mézières et Christin offre des idées par centaines, donnant à chaque planète visitée un ressenti particulier, une culture, une histoire. Un univers où de nombreuses idées originales ont pris vie, organisant la vie et les relations diplomatiques entre des espèces et des formes de vie très différentes.

Avec autant d’ambiances visuelles expérimentées au fil des albums, le dessin de Jean-Claude Mézières a été une influence majeure sur la science-fiction. Lors de l’une des premières projections de Star Wars, Mézières aurait déclaré « on dirait Valérian adapté au cinéma ! ». Et en effet, on peut souligner plusieurs similitudes visuelles entre les premiers albums de Valérian et Star Wars : le vaisseau de Valérian et le Faucon Millenium, la tenue de Laureline dans le Pays sans Étoiles et celle de Leia dans Le Retour du Jedi, Valérian enfermé dans un bloc ressemblant à de la carbonite, etc.

Laureline et Leia

Laureline et Leia © Le Guide des Mille Planètes

Pour Will Eisner lui-même, « Mézières et Christin sont l’une des plus grandes influences qu’ait subi le cinéma américain en matière de science-fiction ». De Dark City à Independance Day, de nombreux chefs décorateurs font aujourd’hui référence à l’influence de Valérian et Laureline. Mais un cas très particulier est celui du Cinquième Élement : Luc Besson, fan de Valérian, a directement convié Mézières à travailler sur les décors (avec Moebius). En ressortent alors les fameux taxis volants et une atmosphère terrestre rappelant celle de la Rubanis des Cercles du Pouvoir.

Question subsidiaire ?

Ces dizaines de mondes visités par Valérian et Laureline, qui sont autant d’inspirations pour les auteurs d’aujourd’hui, restent finalement... contemporains. « Valérian parle et a toujours parlé de problèmes très contemporains » pour son créateur Pierre Christin. Évidemement, l’un des premiers problèmes abordés était la question du féminisme, en faisant sauver Valérian par Laureline dès le premier épisode. Laureline ouvrira d’ailleurs la voie à une première génération d’héroïnes régulières de BD, notamment Yoko Tsuno. 

De manière plus générale, Valérian est une série que l’on pourrait presque qualifier d’engagée. On y trouve très tôt un véritable sous-texte écologique, et des Oiseaux du Maître à L’Ambassadeur des Ombres, la série ne rechigne pas à la dénonciation de sociétés et d’idéologies sectaires ou prônant une concentration du pouvoir politique entre les mains d’un groupe réduit d’individus. Métro Châtelet Direction Cassiopée ou Par des Temps Incertains viennent souligner « la nature proprement diabolique du capitalisme contemporain » pour Pierre Christin. Si la politique n’est pas le coeur de la série, nul doute en tous cas qu’elle y apporte une profondeur bienvenue.

Après 43 ans, l’arc principal de la série s’est achevé en 2010 avec la publication de L’OuvreTemps. Mais Valérian et Laureline ne sont pas finis pour autant. Ne reste qu’une question pour le moment : Valérian par Luc Besson, bonne ou mauvaise idée ? Si l’on ne pourra juger que face au film, le projet soulève pourtant une certaine lueur d’espoir : celle de voir une adaptation qui prendrait la BD d’origine au sérieux, qui l’aurait comprise. Et quoi que l’on puisse penser des derniers films de Luc Besson, il a montré qu’il comprenait Valérian. Et ses auteurs.

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