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Kotodama : Une nouvelle vitrine sur le Japon

Fin février, Petit à Petit dévoilait son envie de mettre en lumière la culture et l’histoire nippones à travers son nouveau label manga : Kotodama. À cette occasion, nous avons rencontré Sébastien Agogué, responsable du catalogue.

« Après mon départ de Vega en octobre dernier, Olivier Petit m’a contacté pour participer au lancement de la collection Kotodama, destinée à développer un catalogue manga au sein des éditions Petit à Petit, jusque-là spécialisées dans le Docu-BD. Et donc, c’est en ce sens que je les ai rejoints pour vraiment prendre en charge toute la partie éditoriale du catalogue, trouver des nouveaux titres, évidemment avec l’aval d’Olivier, et de l’équipe. »

Sébastien Agogué n’en est pas à ses débuts dans le milieu du manga, ayant commencé dès les années 2000 chez Tonkam en tant que responsable de la communication et attaché de presse. Fort de ses années d’expérience dans le domaine de l’édition, son nouveau rôle chez Kotodama consistera ainsi à développer un concept pour le moins innovant dans le paysage mangatique : le Docu-Manga.

À l’origine, Petit à Petit s’est alors forgé une identité propre grâce à ses Docu-BD, mêlant bande dessinée et documentaire sur des thématiques variées, allant de la musique (David Bowie, Pink Floyd) aux faits divers (Le Corbeau), en passant par des événements historiques marquants. L’idée avec cette collection est donc de s’ouvrir à un nouveau public, en développant un catalogue de mangas qui conserverait l’ADN singulier de la maison, avec, en fin de volume, un véritable cahier documentaire rédigé par un journaliste spécialisé. Christian Marmonnier, rédacteur bien connu dans le milieu, a notamment collaboré avec Kotodama sur leurs premiers titres : Hikaru in the light, Sushi Ishi et Hinatsuba, celle qui maniait le sabre.

Kotodama : Une nouvelle vitrine sur le Japon

Couvertures des dernières sorties de la nouvelle collection Kotodama chez Petit à Petit © Kotodama, 2025

UNE EXPÉRIENCE DE LECTURE AUGMENTÉE

« Parmi les premiers titres que l’équipe de Petit à Petit a pu trouver, il y avait des thèmes cohérents comme les idols, les sushis ou les sabres, qui sont le béaba lorsqu’on parle de culture japonaise. Sushi Ichi par exemple, est prévu en huit tomes, offrant ainsi une série complète de mangas plus l’équivalent d’un livre documentaire de 120 pages sur le sushi. »

Telle est l’ambition de Kotodama : nous offrir « le beurre, et l’argent du beurre » en s’adressant à un public désireux d’enrichir sa culture personnelle, tout en se distrayant. Que les mangavores les plus puristes ne s’inquiètent donc pas, Sébastien Agogué nous précise bien que cette collection vise d’abord « à faire du manga, ce n’est pas du pur documentaire dans lequel il y a, par-ci par-là, des pages d’illustrations. On va avoir des œuvres qui ne vont pas dépareiller dans vos bibliothèques. »

Kotodama : Une nouvelle vitrine sur le Japon

Extrait du manga Sushi Ichi © Kotodama, 2025 - Etsushi Ogawa

Kotodama : Une nouvelle vitrine sur le Japon

Extrait du cahier documentaire proposé en fin de volume de Sushi ichi © Kotodama, 2025 - Christian Marmonnier

Mais dans le pays considéré comme le deuxième plus grand consommateur de mangas au monde, le marché éditorial a de quoi être d’ores et déjà saturé. Kotodama se positionne alors sur un rythme de publication « raisonnable » afin de ne pas inonder les lecteurs chaque mois.

« On a déjà quatre titres de prévus cette année, et encore d’autres qui vont arriver sur 2026. Le but étant de créer une cohésion entre les capacités de production de Petit à Petit, et la capacité d’absorption du public. Je dirais notamment qu’aujourd’hui, plus que jamais, on est dans un moment où les éditeurs ont besoin de savoir où ils vont. Et les libraires ont très peu de place, ils font alors tourner très vite les livres. Donc très rapidement, un titre qui ne trouve pas son public, c’est un titre qui va être oublié. »

In fine, ce qui est peut-être le plus innovant dans cette entreprise, c’est l’espace donné au temps. Celui de la transmission, de l’apprentissage. Le temps de la démarche pédagogique, qui à elle seule peut nous ramener à l’essence des mots.

Le vrai « kotodama ».


Article publié dans le Mag ZOO Manga N°18 Mars-Avril 2025

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