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Olivier Truc et ses Infiltrés au sein de l’extrême-droite scandinave

Olivier Truc est correspondant du Monde en Suède. Journaliste, il a commencé sa carrière à Montpellier. Il est aussi auteur de polars à succès dont Le Dernier Lapon et Le Détroit du Loup. Avec Sylvain Runberg, Olivier Truc signe son premier scénario de BD. Dans Les Infiltrés, sur un dessin très réaliste d’Olivier Thomas, ce sont les milieux très actifs de l’extrême-droite scandinave qui leur servent de toile de fond pour une histoire musclée et en pleine actualité.

Pourquoi un scénario de BD alors que vous êtes un habitué du reportage ?

Olivier Truc : Nous sommes rencontrés à Stockholm avec Sylvain Runberg, il y a trois ans. Nous avions constaté que nos univers étaient proches, notamment avec la Scandinavie comme cadre de nos écrits. On a donc eu l’idée de cette collaboration, d’Infiltrés peu de temps après le massacre de 77 personnes en Norvège par Breivik qui se revendiquait de l’extrême-droite.

Vous avez traité le sujet sous forme de polar. Noyauté par un service spécialisé, un parti d’extrême-droite veut commettre un attentat ?

Traiter de l’extrême-droite dans les pays nordiques est un sujet que j’ai souvent couvert en 20 ans de reportages pour Le Monde, Libé ou Le Point. Nous n’avons pas voulu tourner autour du pot avec Sylvain. Le sujet est brûlant que ce soit en Scandinavie ou en France. C’est vrai aussi que j’écrivais certes pour un divertissement mais de façon militante. La BD peut être un merveilleux outil pour toucher un autre public qu’avec un reportage.

Vos terroristes sont dangereux et ils font appel à un vrai professionnel de l’attentat ?

Oui, ils font venir à Copenhague le faucon, un mercenaire politiquement actif. C’est lui qui va décider d’où et comment il va frapper. On le verra dans le deuxième tome.

Les autres sont des petites mains, des branquignols mais effectivement déterminés.

Le scénario BD est plus compliqué que le roman ou le reportage ?

Avoir fait aussi des documentaires TV m’a beaucoup aidé. Le sens de la mise en image est le même pour la BD. Sylvain Runberg m’a appris à faire plus simple tout en laissant de la marge au dessinateur.

Je suis juste un peu frustré cependant car pour faire passer une idée, j’ai besoin de textes, alors que l’image prime en BD. On a travaillé en alternance, dix planches chacun.

Un personnage dans Infiltrés se détache et a peut-être un avenir dans un spin-off ?

Vous parlez de Suzanne Hennings qui est notre héroïne. Cette policière dont l’un des hommes est infiltré dans le mouvement extrémiste pourrait donner lieu à un nouveau diptyque. On verra à la fin de celui-ci si le public suit. Mais le discours de notre BD est surtout de montrer l’évolution, la montée en puissance de l’extrême-droite en Scandinavie.

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