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Macha : le passé de l’île d’Errance

Après Bran, la bande dessinée Macha recule de plusieurs décennies dans l’Histoire de l’île d’Errance. Flora Grimaldi et Maike Plenzke nous en disent un peu plus sur ce deuxième tome qui réunit intrigue amoureuse et une bonne dose de magie, sur fond de guerre coloniale.

La jeunesse de l'île

Après Bran, le premier tome où Macha apparaissait, Macha se penche sur le passé de la jeune femme. Pourquoi ce bond en arrière dans l’histoire de l’île d’Errance ?

Flora Grimaldi : Avant d’écrire une suite à Bran, j’avais besoin de parler du début des tensions entre créatures de l’île et les colons humains. Le format m’a laissé peu de place pour le faire dans le premier tome, alors j’ai décidé de consacrer le second à cet épisode. À partir de là, j’ai eu l’idée de le raconter à travers le passé de Macha, étant donné qu’elle a assisté à la naissance de la guerre entre les natifs de l’île et les humains.

Extrait de Macha, page 6

Comment est venue l’idée d’une idylle amoureuse entre Macha et Ronan ?

Flora Grimaldi : Je tenais à raconter comment Macha s’est forgé cet esprit combattif qu’on retrouve dans Bran. Et la relation qu’elle a avec Ronan, m’a paru être un bon biais, par l’incompatibilité entre les deux personnages. Macha est une enthousiaste, aussi bien dans son goût pour l’aventure et la guerre, que dans sa relation avec Ronan, qui lui est plus terre-à-terre et réaliste. Ce premier amour a donné une leçon à la jeune femme et l’a aidée à se construire, et à devenir plus sage et réfléchie.

Parler de ce couple m’a donné aussi l’occasion de prouver que l’amour est bien plus complexe qu’un simple coup de foudre. A mes yeux, on aime quelqu’un que quand on le connaît vraiment. Tomber amoureux en une journée comme dans un Disney me paraît insensé, même si j’adore les dessins animés ! [rires]

Extrait de Macha, page 50

Comment a été créé le personnage de Ronan ?

Flora Grimaldi : Ronan réunit des traits de caractère piochés chez des personnes que j’ai rencontrées, ou vu dans des films, livres... Ce qui comptait pour moi c’était de faire émerger l’amoureux idéal : musicien, poète... mais surtout sincère ! C’est pour cette qualité que j’estime beaucoup Ronan ! Il est plus réaliste et mature, ce qui tranche avec la candeur de Macha, encore jeune et folle amoureuse.

Maike Plenzke : Au début j’avais dessiné Ronan avec des cheveux noirs et courts, en accord avec sa peau brune. Flora trouvait qu’il manquait d’originalité et m’a orientée vers des modèles de coiffure comme celles Kurt Cobain. J’ai donc opté pour une coupe blonde, qui accentuait le côté précieux du musicien. En plus Ronan est un Danaïde, [Personne appartenent à la tribu de Dana N.D.L.R.] et ce contraste de couleurs suivait le pelage du cerf, son animal totem. En dessinant les Danaïdes je peux combiner caractéristiques humaines et animales comme je l’ai fait avec Macha ! Pour rappeler la queue du renard, son animal, j’ai rajouté des pointes blanches sur sa chevelure rousse. J’ai aussi tracé ces marques noires sur les joues, comme on peut voir fréquemment sur celles du renard.

Extrait de Macha, page 5

Flora Grimaldi : C’est vrai que j’ai immédiatement adopté l’idée de ces marques que j’ai trouvées très jolies. Elles traduisaient bien le côté guerrier de Macha. D’ailleurs cela m’a aidée à développer la mise en scène de la guerre et de justifier ces marques. C’est un aspect du travail d’équipe que j’aime beaucoup : j’écris des choses qui inspirent Maike graphiquement, et en retour elle sort des dessins m’inspirent pour faire évoluer l’histoire.


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