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Pierre Wachs : la discrétion et le talent incarnés

Alors que la fin des Mystères de la Troisième République approche, son dessinateur Pierre Wachs dévoile les dessous d’une série pile entre polar et politique, scénarisée par Philippe Richelle. Cette interview est un extrait en avant-première d’un entretien à paraître dans le prochain Tonnerre de Bulles ! cet automne.

Faire de la bande dessinée votre métier, était-ce une vocation ?

Pierre Wachs : J’aimais la bande dessinée, mais plutôt que l’atelier d’illustration des Arts Déco de Strasbourg, j’avais choisi celui de gravure. Les mains dans l’encre, les vernis, les bains d’acide et la presse. C’était un peu l’atelier de l’alchimiste.

Extrait Mystères de la Troisième République T.1

Aviez-vous des lectures, des références en la matière ?

Goya, Rembrandt... et pour parler bande dessinée, Pratt, Bilal, Tardi et les auteurs d’(À Suivre)...

Pour Les Mystères de la Troisième République avez-vous eu le choix de l’époque traitée et qu’est-ce qui vous a davantage attiré que les deux autres périodes, la 4ème ou 5ème République ?

Je crois simplement que je m’y étais déjà inscrit avec Opération vent printanier [qui se déroule sous le gouvernement de Vichy N.D.L.R.]. J’avais déjà de la documentation, j’étais plutôt à mon aise dans cette période-là. Mais le registre est différent : Les Mystères de la Troisième République est avant tout un polar politique avec pas mal de seconds rôles.

Extrait Mystères de la Troisième République T.4

Une fois de plus Philippe Richelle se penche sur un pan d’Histoire récent et purement franco-français, d’où pensez-vous lui vient cet intérêt ?

Je pense d’abord que l’Histoire belge intéresse peu de monde ! [Rires] Donc les Belges s’intéressent à l’Histoire et à la politique française plus qu’à la leur !

A l’issue du 3ème volet on ne voit toujours pas comment un flic intègre se retrouve dans la cellule des condamnés à mort... Sans dévoiler la fin, en savez-vous déjà plus sur le piège qui va se refermer sur le personnage ?

Je sais tout puisque j’ai terminé les cinq albums, mais je ne dirai rien ! Le quatrième tome vient de sortir et le cinquième et dernier album paraîtra en mars 2017.

Extrait Mystères de la Troisième République T.2

Tout au long de la série, il y a des références à des affaires historiques, comme celle de Roger Salengro, devenu Roger Allendrot entre autres…

Les enquêtes qui sont menées au fil des albums nous font replonger dans le contexte politique de l’époque et Philippe s’est amusé à créer dans notre fiction des clins d’œil à l’histoire plus récente comme l’affaire Boulin en effet.

Qui a statué sur le choix de Claudia Boccato pour la couleur ?

Les Editions Glénat : Claudia avait déjà mis en couleur Nuisible d’Alfio Buscaglia chez eux.

Avez-vous le champ libre dans ce cas de donner toutes les directives que vous estimez nécessaires ?

Oui, je donne les indications et documentation directement à Claudia. Mais je trouve que ses couleurs rappellent parfois plus son Italie que la région parisienne !

Extrait Mystères de la Troisième République T.4

A l’issue de la réalisation du 5ème volet avez-vous déjà d’autres projets en vue ?

Avec Philippe toujours, je viens de terminer le premier album d’une nouvelle série : Les Guerriers de Dieu (titre provisoire) qui sortira en janvier 2017.

Et quel en est le thème ?

Rien à voir avec ce que nous avons fait ensemble depuis Secrets bancaires : l’histoire se déroule avant la Saint-Barthélémy.

Vous renouez là avec l’ambiance « Cothias », avec une période historique qu’il a longuement explorée via ses nombreuses séries gravitant autour des 7 vies de l’Epervier !

Pourtant je ne pensais pas un jour me replonger dans cette époque ! Ce sont évidemment les guerres de religion que nous allons aborder. D’une certaine manière, elles font écho aux événements de ces dernières années.

Ce sera une BD de 46 planches standard alors ?

Non, 54. Ça laisse plus de place pour développer les personnages.

Extrait Mystères de la Troisième République T.1
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