Après plusieurs BD d’histoire (Le Cheval d’orgueil, Un maillot pour l’Algérie et Violette Morris écrites avec Kris) et d’aventure (Les Voyages de Gulliver), le scénariste brestois raconte la catastrophe nucléaire de Fukushima vue par ses employés. Effrayant.
Comment est née cette BD?
Bertrand Galic: Christian Blondel, le directeur artistique de Glénat, est hanté par Fukushima depuis qu’il a lu le témoignage du directeur de la centrale, Masao Yoshida, auditionné par la commission d’enquête parlementaire à l’été 2011, suite à la catastrophe nucléaire du 11 mars de la même année. Il avait apprécié Nuit noire sur Brest et Un maillot pour l’Algérie et on s’est rencontré avec Kris. J’ai réfléchi, puis signé le contrat en janvier 2017. C’était du clé en main : raconter l’événement du point de vue de ceux qui l’ont vécu de l’intérieur, les employés. Du coup, c’est un huis clos, un thriller.
Comment s’est fait le choix du dessinateur, Roger Vidal?
B.G : On cherchait trois qualités : être à l’aise techniquement, car il n’est pas évident de dessiner une centrale nucléaire dans ses moindres recoins; dessiner des personnages asiatiques sans les caricaturer et amener un maximum d’expressivité et d’émotions.
La tension est palpable. Quel est votre secret?
B.G : (Rires). Il y a le travail, la technique. Mais les faits en eux-mêmes s’enchaînent si vite que ça crée du rythme et de l’action dans une grande dramaturgie, sans qu’il y ait besoin d’en rajouter.
Comment avez-vous travaillé?
B.G : J’ai fait une grosse recherche documentaire. Ma base, c’est la visite de la centrale de Cattenom dans l’Est de la France, les conseils de Pierre Fetet, un des grands spécialistes de Fukushima que j’ai rencontré chez lui, dans les Vosges et le témoignage du directeur de la centrale.
Quels sont vos projets?
B.G : Une histoire sur le boxeur Marcel Cerdan dans la collection Coup de tête, dirigée par Kris chez Delcourt, un autre album avec Paul Echegoyen (Les Voyages de Gulliver) et une grande aventure aux États-Unis, fin XIXe -début XXe.
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