ZOO

Rencontre avec Cy et Marc Dubuisson

Ana et l’Entremonde, c’est le premier album commun des auteurs Cy. et Marc Dubuisson. Deux auteurs “complets” et engagés qui ont décidé de se lancer ensemble dans une longue aventure en BD jeunesse. Nous les avons rencontrés pendant le festival Quai des Bulles afin de mieux comprendre comment ils ont réussi à rassembler leurs univers respectifs.


De quand date votre rencontre professionnelle ? 

MARC DUBUISSON : En 2016, quand est sorti Le vrai sexe de la vraie vie.

CY. : Et pour toi, Ad absurdo tome 1. On était dans la même maison d'édition et qui dit même maison d'édition, dit sorties en même temps, et dit bien souvent que l’on a énormément de dédicaces en commun. On s’est donc retrouvés à faire beaucoup d’heures de train ensemble. C’est quitte ou double, ça soude ou ça sépare.

MD. : C'est vrai qu'en faisant les dédicaces, on s'est rendu compte que l’on avait des lecteurs et lectrices en commun. Souvent, les gens venaient, ils faisaient la file pour Cy., puis ils faisaient la file pour mon bouquin et vice-versa. On s'est alors rendu compte que non seulement on s'entendait bien, mais que nos « communautés » étaient très proches.

Et à quel moment, vous Marc, envisagez-vous qu’une collaboration professionnelle puisse se faire ?

MD. : Lorsque j'adore le travail d’un dessinateur, d’une dessinatrice, j'ai envie de collaborer avec cette personne. Sauf que certains sont déjà des « artistes complets ». Pour Cy., je me disais qu’elle n’avait pas besoin d'un scénariste. Elle savait très bien ce qu'elle faisait et je la laissais faire ce qu’elle faisait déjà très bien. Elle n'avait pas besoin de moi. Mais pour cette histoire, je voulais avoir son avis en tant que bêta-lectrice. Cela me titillait un peu de voir ce qu'elle cela pourrait donner sur une histoire jeunesse, de fantasy. C'est pour cela que j'ai décidé un jour de lui envoyer mon scénario  en lui ouvrant un peu la porte, en lui disant que ça me ferait plaisir de bosser avec elle. Tout en pensant qu’elle ne le ferait pas. 

CY. : J’ai entrouvert la porte, lui l’a littéralement éclatée et m’a jeté le scénario. [rires] Après, Marc savait aussi que je disais haut et fort que je ne travaillais pas avec des scénaristes. Je préfère être toute seule, je ne veux pas faire de compromis. Au fond ce n'était pas très malin parce qu'en fait, ce n'est pas juste une histoire de scénariste, mais plutôt de personnes qui travaillent ensemble. #notallscénaristes ! Alors voilà, lorsque Marc m’a envoyé son scénario, il me demandait en fait juste un retour.

MD : Je lui dis « Si cela te plait, tant mieux. Mais il y a peu de chance que t'aies envie de te lancer. »

CY. : J’y suis allée en me disant que je n’avais pas un fil à la patte. Je me sentais libre de lui faire un retour franc.

MD : Oui, j'avais au pire un retour critique sur mon travail qui me permettait d'avancer. Un regard vraiment extérieur de quelqu'un qui, je le savais, avait tendance à faire des critiques toujours constructives. En ça, je me disais que je n’avais rien à perdre. Il y avait un peu de chance qu'elle me dise « ah mais ça me plait ! » et on tentait le truc ; soit qu'elle dise « ça ne me plait pas parce que ceci ou cela, mais il y a du potentiel ».

Ana et l'entremonde, tome 1

Ana et l'entremonde, tome 1
©Glénat, 2022

Vous, Cy. Vous travaillez sur des albums adultes, voire carrément très adulte. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous lancer en BD jeunesse ? 

CY. : C'est une histoire de timing. Marc a eu la fenêtre de tir parfaite. S’il m’avait proposé cela pendant Radium Girls, j'aurais dis non car j'étais concentrée sur mon album. S’il me l’avait proposé juste après, je n’aurais pas été disponible non plus. Glénat avait des attentes pour moi et m’avait mis une histoire vraiment intéressante entre les mains. Mais elle était trop proche de tout ce que j'avais fait pour Radium Girls. Et cela avait été très exigeant en termes de recherches et de travail. Il est donc arrivé pile au moment où je patinais sec, sur cette histoire. Je n'arrivais pas à embrayer. Je trouvais que c'était une histoire géniale, mais pas pour moi. Marc m'a amené ce scénario et c'est comme si j'étais face à un coin de mur et qu'il y avait une fenêtre qui s'était ouverte pour que je passe. Quand je l'ai lu, je me suis dit “j'ai aucune difficulté à l'imaginer. Ce serait quand même vraiment bien de le faire… » ça a été les paillettes qui me manquaient à ce moment-là. 

Marc m'a donc envoyé le scénario. Tout le début de l’histoire correspondait à ce que l'on a publié, jusqu'à la bascule dans l'entre-monde. Lui, avait une vision épisodique, un tome, une aventure. Mais je ne voulais pas ça. Je lui ai dit « pourquoi tu ne veux pas que je le fasse, tu ne me crois pas capable ? » Il a alors compris que ça m’intéressait. Mais il fallait moduler son histoire, avec des enjeux intenses, et seulement là, j'étais prête à la faire. Marc est parti, il a fait sa tambouille et est revenu très peu de temps après avec une histoire qui était trop cool.

MD. : Au départ, c'était vraiment beaucoup plus léger, et vraiment très jeunesse. Dans la nouvelle version, on a fait quelque chose un peu plus « tout public » et je pense que c'est ce qui a convaincu Cy. Ce n’était pas que de la jeunesse, c'était quelque chose qui pouvait plaire à plein de publics différents, de tous âges.

CY. : C'était ça. Et c'est vrai que lorsque je voyais cette montée en tension au fil des tomes, c’était ça qui m'intéressait aussi. On peut parler de sujets graves à des enfants de neuf ans, il faut juste être un peu malin.

Le scénario qui bloquait, Cy., c’était une idée envoyée par un scénariste ?

CY. : Non, c’est un sujet qu'Aurélien Ducoudray m'avait mis dans les pattes en tant qu’éditeur. Je ne dirai pas de quoi ça parlait, parce que je veux pouvoir lui laisser s'il veut le faire. Mais il était question que je le fasse toute seule. J’ai fini par lui proposer de le faire ensemble, mais vu le temps de travail prévu pour Ana et l’Entremonde, on a convenu que je délaisse le sujet. On était sur quelque chose de beaucoup plus lourd. Alors que là, avec Marc, il y avait des pirates, des bateaux, de la couleur… Ça partait dans tous les sens.

Ana et l’Entremonde est un scénario plus « grand public » mais c’est aussi un scénario très politique non ?

MD. : L'idée était de créer une aventure qui nous ressemble, une aventure qui de toute façon va porter nos valeurs. Ce n'est pas une croisade mais ça fait partie de l'histoire, ça fait partie de nous. C'est une histoire qui nous ressemble. Mais le but premier était vraiment de raconter une aventure, de raconter une histoire. On voulait dire aux gens « venez, pendant 90 pages on va être ensemble, on va être dans un monde fantastique et on va vivre des trucs.” Et puis après, évidemment, on va placer des valeurs et des combats qui sont les nôtres. On ne voulait pas commencer une BD qui allait à l'encontre de nos valeurs.

CY. : C'est en toile de fond. On fait attention à la manière dont on représente les personnages et leurs interactions.

MD. : De ne pas tomber dans les clichés habituels, ne pas tomber dans l'oppressif, comme avoir un personnage un peu gros qui mange tout le temps... Ça, ça fait partie des choses auxquelles on réfléchit, mais qui ne sont pas un vrai sujet dans l'histoire. Après, oui, il y a la question de la place des femmes au travers du personnage d'Ana, qui est une femme sur un bateau. Mais le but est de dire aux enfants et même aux adultes, que les règles qu'on pense tacites ne sont pas de vraies règles. C'est juste qu'à un moment donné, des gens ayant un certain pouvoir ont décidé de celles-ci. Ce n'est pas pour autant que c'est la réalité. On peut aller au-delà. Il suffit qu'il y ait une personne qui décide d’aller sur un bateau. Que ça vous plaise ou non, les choses peuvent changer.

Ana et l'entremonde, tome 1

Ana et l'entremonde, tome 1
©Glénat, 2022

Un personnage comme Capitaine Sam peut apporter un côté miroir sur ce sujet ?

MD. : Tout à fait, c'est un personnage mentor. De même, par rapport à nos valeurs, c'est intéressant d'avoir un mentor racisé. Parce qu'un enfant, qu'il soit un petit garçon ou une petite fille, d'une quelconque couleur ou d'origine ethnique, peut s'identifier à l'héroïne autant qu'au mentor et en tirer des leçons. Mais c'est vraiment en toile de fond, c'est assez léger.

Sauf quand on vous connaît, que l’on connait vos œuvres respectives.

CY. : On est des gros gauchistes, c’est vrai ! [rires]

MD. : Le but, c'est qu'on nous reconnaisse. Bien entendu, les gens qui vont acheter Ana et l’Entremonde, vont se dire qu’ils ont envie de lire le fruit du travail de Marc et Cy. Si les gens ne nous retrouvent pas dedans, ils vont trouver cela bizarre. C'est vraiment quelque chose qui nous ressemble. Mais on n’est pas platistes !

CY. : Je confirme !

Pour ce qui est des concepts liés à l’Entremonde, plus « foufous », comment travaillez-vous ? Cela vient de vous Marc, ou bien est-ce du ping-pong ?

MD : Pour écrire cette histoire, l'idée était de jouer avec les codes du pirate. Le premier jet était beaucoup plus dans une piraterie classique mais je voulais vraiment jouer avec ces codes. C'est ce que j'aime faire dans mes BD. Prendre un code, un cliché et puis le détourner afin de le mettre dans tous les sens. À chaque fois, je proposais des idées dans mon scénario à Cy. qui me disait si elles étaient bien ou non. Parfois elle imaginait elle-même des choses et me les proposait. Mais voilà, on en discutait. Souvent cela se faisait lors des dédicaces, des voyages en train...

CY. : Il ne faut pas être derrière nous dans le train, sinon on spoil tout. Une fois, l'une de nos lectrices, dans le TER en direction de Saint-Malo, nous a dit en descendant du train qu’elle avait adoré Ana. Je lui ai demandé si elle avait mis un casque, parce qu’on avait spoilé toute l’histoire… Heureusement, elle n’a rien entendu.

En tout cas lorsque Marc m'a proposé son projet, la première chose que je lui dis, c’est que je ne voulais pas faire une BD de pirates à proprement parler. C'est très dur de passer derrière tout ce qui a été fait. Pirates des Caraïbes, est tellement ancré dans la culture commune que ça a tout brûlé derrière.

MD. : Moi-même, je ne suis pas un grand connaisseur des histoires de pirates. Mais j'ai cette vision de la culture populaire.

CY. : Je lui ai alors dit que je ne voulais pas qu'on aille dans les codes de la piraterie. Il y en a juste un qu'on a conservé, qui est celui du perchoir de Barbe-Taupe. Ce n'est pas un perroquet mais un cacatoès, je le précise ! C'est très important car le cacatoès est beaucoup plus intéressant au niveau de la crête, pour exprimer les émotions. C'est pour cette raison que j'ai choisi un tel oiseau. 

Ce qui m'intéressait aussi, c'était de réunir beaucoup de costumes traditionnels à l'intérieur de cet univers. J'avais justement fait un Inktober il y a quelques années, sur des costumes traditionnels et ça avait constitué un énorme vivier pour y piocher mes inspirations. J’ai essayé d'assembler tout cela pour créer des codes vestimentaires différents. À partir du moment où l'on met quelqu'un en costume sur un bateau, c'est un pirate. Il n'y a pas besoin de retourner sur le tricorne ou la redingote.

MD. : Les pirates, on les connaît des caraïbes, du 17e-18e siècle… Sauf que là, en fait, l'Amérique n'existait pas encore. Donc il fallait réinventer aussi un peu l'achétype du pirate. C'est-à-dire que oui, il y a des codes qu'on reconnaît, mais c'est à la sauce de l'Entremonde. Il était aussi important de marquer le fait qu'on n'était plus sur Terre. 

Au final, Cy., y-a-t-il beaucoup de propositions de Marc que vous n’ayez pas retenu, dans cette folie visuelle qu’est l’Entremonde ?

CY. : Je n’ai pas rejeté beaucoup d’idées. On va dire qu’il m'a donné toute la matière et qu’après je l'ai modelée. Marc n'est pas un scénariste directif. Et c’était parfait ainsi car sinon, je n'aurais pas bossé avec lui. Par exemple, il m'indiquait juste dans le scénario que « les personnages s’installent sur une machine volante ». Si je trouvais comment l'illustrer tant mieux, sinon, il me donnait des indications sur sa vision. 

MD. : L’influence de Cy. est extrêmement graphique. Il y a eu un vrai travail de recherches sur les costumes, mais aussi sur les bateaux puisque c'est elle qui a créé de nouvelles sortes de navires. Les caravelles au début devaient être fidèles aux vraies. Mais dans l'Entremonde, le but était de faire aussi des patchworks de bateaux.

CY. : Ça n'existe pas une galère viking avec un mât dessus.

MD. : En ça, elle a vraiment donné une image à l’Entremonde. C'est ça la vraie patte de Cy. Mais aussi, au niveau des dialogues. Elle m'a poussé à affirmer un peu plus les différents caractères et les différentes façons de parler. Par exemple Sam qui au début était un peu plus verbeuse, va maintenant droit au but. Et ça, c'est en discutant qu'on a peu à peu affiné le personnage.

Donc faire travailler ensemble deux auteurs « complets », ça semble simple ? Ou bien est-ce parce que Marc impose peu ?

CY. : C’est simple parce qu'en fait on a la même vision du travail et que Marc n’est pas bouffi d'égo sur son texte. Je n'en suis pas non plus à lui dire de pas toucher à mes dessins, surtout pas. On discute énormément. Tout le monde a tendance à croire que le scénariste livre son récit puis disparaît du jeu avant de revenir uniquement pour valider les dessins. Marc, a eu accès à l'intégralité des planches au fur et à mesure que je les faisais, via une Dropbox. S’il avait envie de voir l'avancée, il pouvait tout à fait aller regarder. Par exemple, il y a un personnage qui arrive dans le tome deux, que Marc m’avait juste décrit comme un amas. Il n’était pas très précis. J'ai fais mon dessin et lui ai envoyé un screenshot, qu'il m'a validé afin que je puisse attaquer ma planche. Marc est tout le temps impliqué.

MD. : Oui, et puis on parle d'auteurs complets, mais je suis auteur complet sur des strips. Avec peu de décors dans les cases, des gaufriers toujours identiques. Donc je ne vais pas commencer à donner des directions sur le storyboard de Cy., elle s’y connait beaucoup plus que moi. J'ai une vision globale, mais pour le découpage et les codes narratifs de la Bande Dessinée, je lui fais totalement confiance et c'est pour ça que je l'ai choisie. Je n'aurais pas choisi quelqu'un qui a besoin de trop de directions parce que je n'aurais pas été capable de les donner. J'avais besoin de quelqu'un qui pallie mes manques. Comme moi, en apportant cette histoire à Cy., qui n'aurait jamais pensé à faire une histoire dans cet univers. On arrive à se compléter au niveau de nos « carences ». Et c'est bien comme ça.

Ce n'était d’ailleurs pas votre premier scénario en tant que scénariste “seulement”, Marc ?

MD : Non, mais c'est mon premier scénario long. En tant que scénariste, j'ai fait du gag en une page ou en strips. Mais là c'était un vrai pari de voir si j'étais capable de raconter une histoire de cette manière. J'ai toujours voulu le faire et j’ai toujours eu peur de me lancer parce que je n'avais pas l'impression d'avoir les clés pour le faire. Et puis un jour, j’ai osé.

Cy., vous aviez déjà travaillé en technique traditionnelle pour Radium Girls. Quelle différence avez-vous vous vécu dans votre technique de dessin, pour cet album-ci ?

CY. : Je dois le dire, pour moi, l'encre a un côté très euphorisant. En termes de douleur sur le corps, Radium Girl et Ana et l’Entremonde on est sur un fossé. Radium Girl, c’est du crayon de couleur. J’empilais des couches de coups de crayons en arrivant à un point où j'avais des contractures du bras à cause de ça. L’encre… Déjà, il a fallu que je fasse des planches plus grandes. Même au toucher, je ne pouvais pas y aller comme une brute. Quand je dédicaçais Radium Girls, ma table tremblait tellement j’étais obligé d'y aller fort. Là où l'encre oblige à avoir un toucher beaucoup plus léger. En plus je fais du cerné au pinceau, donc toute la différence est là. L’encre est un médium que j'ai commencé à travailler pendant un Inktober, là encore. C’est un challenge créatif qui a eu énormément d'impact sur mon travail. Au fur et à mesure, j'ai senti des échelons que je passais. Je sentais qu'avec les crayons de couleur, j'étais arrivé au bout de ce que je pouvais faire. Il était temps de passer à autre chose. C’était parfait pour Radium Girls. Ana et l’Entremonde nécessitait un traitement différent.

Ana et l'entremonde, tome 1

Ana et l'entremonde, tome 1
©Glénat, 2022

Est-ce que cette évolution a été évidente dès le lancement du projet ?

CY. : Ça a été évident. J'avais fait beaucoup d'illustrations avant, on peut le voir sur mon Instagram. Je sentais que vraiment, je ne voulais faire plus que ça. Quand j’ai dis à Marc que je voulais le faire au tradi, à l’encre, il m’a regardé en me demandant si j’étais sûre de moi. Mais oui, j’étais sûre.

MD : J'y pense maintenant, quand tu m'as dit ça, je me suis dit « Mince, il va falloir que j'assure ». Parce qu'une fois que la planche est faite, pour revenir dessus, c'est très compliqué. Il fallait vraiment que je suive tout le processus de très près et que je lui donne tous mes commentaires avant qu'elle s'y mette.

Vous lui fournissiez un story-board ?

CY. : À la fin de la bande dessinée, il y a les pages de croquis. Moi, je travaille par vague. Ça veut dire que je faisais tout le découpage, puis après tous les croquis. Vraiment, il avait déjà toute la bande dessinée au croquis et c'était très compréhensible. Marc pouvait alors revenir dessus, mais c'est vrai qu'au niveau des couleurs, il ne connaissait pas les tonalités. Parfois je donnais des indications. J'ai aussi un doc' Pinterest pour ça. Chaque île a son moodboard. Je compile de la donnée. Marc savait donc vers quoi je me dirigeais. Mais il savait aussi que la couleur, c’était mon dada.

MD. : Je n'avais aucune remarque à lui faire sur ses couleurs, j'aurais été hyper mal placé pour le faire… J’adore son traitement. Je savais qu'il n’y aurait pas de problème. Mon travail sur ce que tu faisais Cy., c'était simplement sur la mise en page de l’étape des croquis. Là, je voyais vraiment comment ça allait se mettre en place. Donc je pouvais dire si j’avais l’impression qu’à tel endroit, on ne comprennais pas vraiment, ou que la case n’était pas au bon endroit. 

CY. : Parfois, je peux me tromper sur les intentions. Par exemple, à un moment il y a Ana qui interpelle  « Fernando ! », en rigolant. Mais je n’avais pas dessiné ça comme cela. Je l’avais faite en colère. L’appel d’Ana n’avait plus du tout le même sens.

MD. : Et c'est là dessus que je dois passer. Je veux vraiment donner tous mes commentaires à ce moment-là pour qu'après Cy. puisse se lancer dans la planche. Une fois que la planche est faite, c'est un peu compliqué de revenir dessus, sauf énorme problème.

Pour terminer, à quoi devons-nous nous attendre pour le tome 2 ?

MD : Ça va être un peu plus frissonnant, un peu plus sombre dans tous les sens du terme.

CY. : On passe la seconde, vraiment ! Et surtout Marc nous rajoute une palanquée de personnages supplémentaires… C’est pas comme si on en avait déjà pas mal, mais là on en a de nouveaux, et des cools !

MD : Bien sûr, on gardera l'humour, afin de toujours garder ce petit décalage et ce détachement qui permet de ne pas être totalement angoissés, d'être à des moments, soulagés.

Merci à Cy. et Marc Dubuisson pour cette rencontre. Retrouvez la critique de l’album dans Zoo n°89 de septembre 2022 et bien entendu sur zoolemag.com !

Haut de page

Commentez

1200 caractères restants