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Ronan Toulhoat, un bijou de dessin

Jusqu’au 8 juillet 2023, le dessinateur Ronan Toulhoat expose et vend une partie de son travail au Grand Atelier, une galerie de Quimper (Finistère) dans le cadre de Penn ar BD expose. Rencontre dans la ville où il a passé ses vacances d’été lorsqu’il était enfant.

Vous avez des racines quimpéroises…

Ronan Toulhoat : Oui, mon grand-père paternel, Pierre Toulhoat, était bijoutier à Quimper. Enfant, j’ai passé toutes mes vacances d’été ici. L’empreinte artistique de mon grand-père a résonné sur toute la famille et facilité certaines appétences. Mon père, Hervé, a toujours beaucoup dessiné. Enfant, il m’emmenait avec lui faire des aquarelles. Puis du nu d’après modèle quand j’ai eu 16 ans. Il avait un attrait pour tout ce qui est visuel. Il lisait Spirou, était grand amateur de bande dessinée et m’a fait baigner dedans dès le plus jeune âge.

Vous n’avez jamais arrêté de dessiner depuis l’enfance…

R. T. : En effet. Au début, je recopiais les BD qu’il y avait chez moi, en région parisienne. Collégien, j’étais fan de Buck Danny (N.D.L.R. : dont la série Classique est dessinée par un Quimpérois, André Le Bras : ses planches grand format sont aussi exposées au Grand Atelier). J’avais une sorte de fantasme en pensant que ce serait mon métier un jour, mais sans y croire vraiment. Et puis un jour, c’est devenu sérieux.

Ronan Toulhoat

Ronan Toulhoat © Pierrot Fontanier

Quand est-ce devenu sérieux pour vous ?

R. T. : En première année de fac, ma sœur me présente Vincent Brugeas, qui écrivait des scénarios. Depuis, ses écrits m’ont toujours donné envie de dessiner et réciproquement. Au départ, on se rend à des accueils de jeunes auteurs organisés par Glénat. Ils nous ont critiqués, jusqu’à nous mettre dans le caniveau ! Mais c’est ce qu’il nous fallait. On est revenus plusieurs fois d’affilée avec des améliorations, mais toujours des critiques : ça nous a poussés à continuer. On a continué à se monter le bourrichon et à croire à ce qu’on faisait, même si c’était complètement débile : c’est notre force, on a toujours su garder ce côté « bac à sable ». Ensuite, j’ai terminé mon école d’ingénieurs et je suis parti m’installer au Mans en 2015 (N.D.L.R. : il y vit avec sa compagne et ses deux enfants). Vincent s’est établi dans le Limousin. Notre premier éditeur, Akileos, nous a longuement fait confiance avec la série Block 109.

Vous avez enchaîné avec de nombreuses séries, la plupart du temps avec Vincent Brugeas au scénario, comme le polar médiéval Le Roy des ribauds

R. T. : Oui, nous avons commencé ce thriller médiéval en janvier 2015 et ça a tout de suite fonctionné avec le public. Puis Jean-David Morvan nous a proposé de travailler pour sa série, Conan Le Cimmérien : c’est ce qui nous a fait entrer dans la cour des grands, avant d’enchaîner sur la série Ira Dei.

Vous faites partie de L’Atelier Virtuel sur le Net ?

R. T. : Oui, nous sommes une quinzaine d’auteurs dans les forces vives. C’est là que j’ai rencontré le coloriste avec qui je travaille beaucoup, Yoann Guillo, qui vit près d’Auray, dans le Morbihan. Un tel atelier en ligne permet de travailler où on veut, quand on veut et comme on veut, comme si on était chaque jour l’un à côté de l’autre. On a dessiné plusieurs BD à deux : la série Cosaques par exemple, dans laquelle Yoann s’occupe des couleurs et moi des personnages au trait, mon point fort.

Ronan Toulhoat et Yoann Guillo

Ronan Toulhoat et Yoann Guillo © Pierrot Fontanier

Tout comme dans Tête de chien, votre dernière série sur une chevaleresse ?

R. T. : Oui. On s’est retrouvé en février 2020 au salon de la BD et du tatouage de Vannes. Dargaud nous a annoncé qu’il arrêtait l’édition d’Ira Dei, car ça ne marchait pas. Avec Vincent et Yoann, on leur a proposé un shonen avec une chevaleresse qui va grandir… Il y a longtemps que je voulais faire une sorte de série médiévale grand public. En parallèle, on a travaillé sur La République du Crâne. Avec Yoann Guillo, on est très complémentaire dans l’expérimentation : on n’a pas froid aux yeux et on essaie tout ce qu’on ne sait pas faire.

Quels sont vos projets ?

R. T. : En septembre sortira un projet commun au sein de l’Atelier Virtuel : Bombe X, une série de science-fiction dans la collection Comix Buro, chez Glénat. Elle est scénarisée par Vincent Brugeas et implique l’équipe du dernier Goldorak. Je bosse aussi sur une série fantasy, antique et mythologique, Diamond, qui sera éditée au Lombard.

Que faites-vous lorsque vous ne dessinez pas ?

R. T. : Entre deux albums, j’essaie de trouver du temps de faire de l’illustration. Et de passer du temps en vacances avec ma famille, comme cet été en Irlande.

Jusqu’au 8 juillet 2023 Penn ar BD expose au Grand Atelier, 17, rue du Frout à Quimper (Finistère). Du mardi au vendredi, de 14 h à 19 h, le samedi de 10 h à 19 h et dimanche de 15 h à 18 h.

Exposition

Quimper

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